FIND ART, DOC 78 L AMOUR DE L’ART picturales .mériteraien1 quelque intérêt. En fait, Daumier est un dessinateur Prodigieux, un Puissant créateur de formes, et aussi, un très beau peintre. » C’est à cette Place, c’est cette iuslice que .11. Arsène Alexandre a voulu rendre à Daumier. Ton) en nous fai-sant remarquer ce qu’il y a d’observation supérieure et de génialement comique dans les lithographies de celui que Balzac admirait en disant : ‘« Ce gaillard-là a du Michel-Ange sons la peau », il nous fait voir aussi en Daumier le Peintre incomparable de l’Homme, Peintre qui, far sa pénétration, son naturel et sa Puissance d’é-t•ocation, est le frère douloureux et grave de Cervantès et de Molière. .11. Arsène Alexandre nous montre Daumier Partagé entre diverses influences, celle d’un Père vitrier, Poète et utopiste féru •de Politique, celle d’une mère travail-leuse et de goûts simples, et aussi, celle de son temps, si propre à développer l’esprit satirique. Il nous montre le futur artiste Petit clerc dans l’élude d’un huissier, commis de librairie, Puis dessinateur, Puis collaborant à la Caricature oi/ il rencontre Decamps, qui l’encourage à Peindre à l’huile, et Balzac qui devine son génie. Puis c’est toute la vie laborieuse et Pauvre du grand artiste que M. Arsime Alexandre évoque devant nous. Ce sont ses amitiés, l’admiration de Michelet, la ten-dress2, de Corot. Et ce très beau livre, Plein de rensei-gnements inédits, s’achève sur ces mots tragiques : « Dau-mier, On le sait, mourut en 1879, Pauvre et aveugle, dans sa petite maison de Valmondois oit des marchands intel-ligents déPouillirent, pour une somme misérable, six ans Plus tard, sa veuve de tout son atelier… ». Quelle autre légende Pouvait mieux résumer la vie et la mort du grand Daumier ? CHARLES KUNSTLER. MUSIQUES. Cinq dessins d’André Lhôte. Un poème de Robert Guiette. Les Ecrivains Réunis, Paris. Sur le thème des bars maritimes, Robert Guiette a écrit un Poème coloré, qu’André Lhôte a orné de cinq dessins. On y retrouve ses qualités habituelles, notamment cette dignité dont il Pare les sujets les Plus triviaux. Une petite remarque à l’éditeur : est-ce exprès que le titre Porte : « Cinq dessins de André Lhôte » ? Ce refus d’élider est-il volontaire ? F. F. EDMOND PILON (Constance Mayer). Les Petits Maîtres Français, Delpeuch édit.). C’est une idée excellente qu’ont eue M. Louis Thomas et l’éditeur DelPeuch de consacrer aux petits maîtres fran-çais une de ces collections d’excellente tenue, niais non luxueuses, done abordables, qui sont réservées jusqu’ici à l’élude des « maîtres ». Désormais, on n’oubliera Plus, dans les collections de vulgarisation, que (semble-t-il Premier examen) ces artistes difficiles à classer, au vquels on ferait sans doute injure en les traitant de « Petits maî-tres », car ils ont visé Plus haut, Plus loin ou Plus pro-fond, mais qu’on hésite à admettre sans condition dans la société des Plus grands, Par exemple Girodet, I ‘ictor mot-tez, ou cet Elie Delaunay à qui si Peu manqua Pour être l’égal d’un Chassériau ou d’un Chavannes. Encore une opportune extension de cette expression, heureusement vague de « Petits maîtres », Permet-elle de répondre à cette lacune. M. Lattis Thomas y a certainement Pensé, Puisqu’il annonce des études sur Amaury-Duval et sur Pradier, lesquels sont assurément mieux, ou autre chose, que des Petits maîtres, au sens strict, études intelligem-ment confiées à M. Jean-Louis Vaudoyer et à M. Pierre Lièvre. Le Premier volume de la collection est Pour Mlle Mayer et Par »M. Edmond Pilon. Il tient très agréablement du tour de force, Puisqu’on est habitué à ne voir datis la Pau-vre Constance qu’une matérialisation de la tendresse de Prud’hon. Justement, on profitera à le lire, car, après Charles Guenlette, et avec plus de netteté, peul-être, sous un jour Plus clair, .11. E. Pilon dégage la Personnalité de celle douce « moitié » et de ce reflet d’un feu plus beau. I.’influcnc,’ du premier maître, de Greuze, y est claire-ment indiquée, ainsi que le mérite des Portraits qui ran-gent Mlle Mayer dans la belle école de la fin du xvin » auPrès d’un I ‘eslicr, d’un Duplessis ou d’un Ducreux, et surtout ainsi que l’originalité du chef-d’œuvre, qui ne lient ni de Greu:e, ui de Prud’hon, mais de David, ce beau Portrait de l’artiste et de son Père devant le buste de RaPhaêl, exécuté durant « l’interrègne » de Greuze à Prud’hon. Il reste que l’in/éuét du sujet est Plus dans la vie que dans l’d’uvre, comme il arrive d’habitude quand il s’agit de « h-lits maîtres », sans quoi ils ne seraient pas « petits ». Chère Constance ! elle devait être insuPPorta-ble, cette « jolie laide », trop Passionnée, à force d’être « mystérieuse et fascinatrice » comme écrivent les Gon-court. M. Edmond Pilon le fait très bien sentir. Il fait mieux comprendre Prud’hon, en aidant à revivre ce rêve fallacieux du bonheur qui ne Peut aboutir qu’au suicide. R VMOND RÉGAMEY. LI:ON ROSENTHAL. Visites artistiques, Paris et la Région parisienne. (Delagrave, édit.). Il existait déjà de nombreux guides sur Paris, dont l’ambition était de renseigner le Public sur les trésors d’art que renferme Paris. Aucun, pourtant, ne Pourra rivaliser avec celui que vient de nous donner M. Rosen-thal. Il abonde en renseignements, et ses renseignements sont exposés et groupés avec une netteté irréprochable ; il ne se limite Pas auv musées et aux collections Publiques, mais embrasse quelques églises importantes de Paris et de son entourage, • Chartres et Saint-Denis, ainsi que les Palais de Chantilly, de Fontainebleau, de Saint-Germain et de Versailles. Devant le travail de classement et de filtration que Présente cet ouvrage, on demeure dans l’admiration. Ajoutons que .11. Rosenthal a Pris soin d’en-richir chaque chapitre d’une bibliographie bien nourrie et bien groupée. On souhaiterait Pourtant que l’auteur ne se soit pas limité aux spécialistes ; Pour ne citer qu’un exemple, les pages admirables, que Maurice Barrès a consacré aux Peintures de Saint-Sulpice, ne nous font-elles Pas entrer infiniment plus avant dans la connaissance de Delacroix que le livre terne de Tourneur Enfin. .11. Rosenthal, à la fin de chaque chapitre, a eu l’e.veel-lente idée de noter les promenades complémentaires, par lesquelles on Peut compléter la visite que l’on vient de faire. Ainsi, après avoir expliqué ce que contiennent les salles d’Extrême-Orient du Louvre, il indique au visiteur, non seulement la. Collection Camondo, mais le musée Guimet et le musée Cernuschi. Oui, l’auteur ne mérite que des louanges ; nous n’en dirons Pas tout à fait autant à l’éditeur. D’abord, il a choisi, Pour un livre qui doit être transPorté, manié, un fripier qui le rend terriblement lourd. Enfin, il a coin-Posé une couverture… Non, mieux- vaut ne rien en dire. F. F. VEREINIGUNG ZUT:CHER KUNSTFREUNDE. 1917-1927. Zurich, 1927. Cet annuaire de la Société des Amis des Arts de Zurich est Présenté avec beaucoup de goût et de soin. On y trou-vera reproduit, entr’autres, un beau buste d’homme de Despiau, une agréable Représentation de Marionnettes d’Adam Topffer, diverses toiles de Hodler, dont les meilleures sont bien les Plus anciennes, une charmante Femme en bleu de Barraud, une robuste Paysanne valai-sanne de Blanchet.