LES INDÉPENDANTS Je 1 2 9 N’hésitons Pas à te déclarer : les Indépendants ago-nisent. Pourquoi Parce qu’autrefois ils servaient à quelque chose, et qu’aujourd’hui ils ne servent à Peu Près Plus à rien. Ils étaient nécessaires lorsque les Peintres n’avaient Pas d’autres débouchés que deux ou trois Salons, dont les jurys avaient leurs PrinciPes, leurs goût, leurs Préjugés. Mais aujourd’hui ? Non seulement les Salons foisonnent, mais, Pour Peu qu’un jeune peintre manifeste un Peu de talent, les marchands se le disPulent. Admettons que sur Près de cinq mille envois des Indé-pendants, il y en ait cent qui « valent le voyage n ; ces cent toiles ou sculptures trouveraient facile ratent Place dans d’autres Salons ou dans des galeries. Est-ce bien utile d’entourer une bonne toile de quarante-neuf médiocrités? Il suffit d’ailleurs de se rappeler les Indépendants d’il y a vingt-cinq ans, et de confronter le souvenir que l’on en a gardé avec ce que nous offrent les Indépendants de 1929. Au lieu de l’enthousiasme, de la fièvre, d’une atmosphère de lutte, d’interminables salles, où, Par un froid noir, le visiteur Passe en cherchant la toile qui le récompensera de s’être dérangé. Il en est quelques-unes, il est vrai, mais Perdues dans la masse des médio-crités. Hovel nous montre un nu un Peu lourd, mais intéressant, où- l’on croit reconnaître l’influence de Marchand. J’ai apprécié l’une des danseuses de Hensel, ainsi que les envois de Marie Howet, son nu Particulièrement, en dépit de sa couleur arbitraire. Diane Joubin a le sens de la nuance, tandis que Jeanne Hladikova se Plaît dans un registre Plus sonore.- Le grand nu d’Harboé est un des meilleurs envois de ce Salcn cl nous prouve que l’artiste est en grand Progrès. Son goût des harmonies riches s’est affiné, en même temPs qu’étoffé. André Hofer a une toile d’un métier curieux, mais qui est restée malheureusement en chemin. Itakulla, qui est Japonais, noies donne un Portrait de femme en rouge dont la vision est Personnelle, et l’écriture savoureuse. La nature morte et le dessin de Marie-Thérèse Jullien offrent un mélange de naïveté et de subtilité, qui donnent envie de mieux connaître ses travaux. Les deux Paysages urbains d’Ithier rappellent, et ceci est un éloge, les débuts JEAN DE BOTTON. – NUS A LA RADE. de Clairin. N’oublions Pas Ifonique Joergensen, qui, comme d’habitude, oppose une délicate aquarelle de vieilles maisons à un nu truculent. Constant Le Breton est en Progrès ; niais, malgré les qualités solides de son nu, je lui Préfère le Portrait d’enfant en robe rouge. Les nus de Pierre Marrast méritent également d’être signalés, ainsi que le Portrait dans un Paysage de Ludmilct illelkova, et les deux toiles de P. Plancy, qui s’est mis avec intelligence à l’école de Cézanne ; Madeleine Sougez a une délicieuse étude de Petite fille en turban noir et blanc, niais son Portrait de femme nie Paraît une erreur. Le Paysage et les glaïeuls de Tohno, autre Japonais, sont agréables, ainsi que le nu de Béatrice APPia. Gaston Varenne, avec deux paysa-ges de montagne d’une plie lumière, nous prouve que le sens critique n’étouffe pas chez lui la sensibilité. Pierre Peltier est en Progrès ; son Nu à FIND ART DOC