FIND ART DOC 62 L’AMOUR DE L’ART fantastiques et même mys-tiques (/ i,ze au Tombeau, La Tozwaint). Enfin Podoski et Brande], qui est surtout aquafortiste, sont de par-faits illustrateurs. La Lettonie complète, par quelques envois, le fonds slave. Deux artistes surtout se signalent à notre atten-tion. Fridlender s’exprime avec une largeur et une force épiques ; le baron de Sromberg, poète sensible, modèle en nuances des plan-ches tirées en couleurs et y fixed’exquises impressions éprouvées dans le vieux Riga. Pusirewsky est un spirituel vignettiste et Dan-nenhirsch obtient de beaux effets sur bois de fil entaillé! au canif. La Yougoslavie est insuffisamment représentée. On ne saurait croire que Gluinac, Iakac et Stiplovck résument, à eux seuls, si doués soient-ils, la gravure de leur pays. Les paysages d’Ivanovitch sont d’une bana-lité de facture qu’évitent avec soin les autres graveurs plus préoccupés de belles oppositions et de larges effets. Voici maintenant l’Europe septentrionale dont l’ap-port est également assez faible. Parmi les Suédois, Gehlin, à l’art austère, puritain, est trop imprégné d’influences littéraires. Sahlen traduit avec délicatesse de belles impressions de nature tirées en couleurs (Cre’pu,,cule, Pont de chemin de fer, etc.), enfin Mlle Sahlstrom préfère au bois la planche de linoléum et aboutit à des planches grises et sans accents. Aucun des Hollandais n’est indifférent. Essers, malgré quelque sécheresse (PayeageJ de Tt dont), est un beau graveur ; Mees semble profondément troublé par le cubisme; les grandes planches au bois de fil de Nyland ont une magnifique ampleur (Le Quai, S.O.S., etc.). Dans la section suisse, on aime les bois en couleurs de Bille et ceux de François, dont le goût est parfois HANNY. – L’ENFANT PRODIGUE. notre école moins sûr (Femme au chapeau bleu et en robe verte), Karl Hanny est pénétré d’influ-ences allemandes et son cycle Inferno fait songer, àK linger, mais il a le mérite de conser-ver à ses bois de belles qua-lités de franchise dans le dosage des blancs et des noirs. Faut-il citer enfin P.-L. Vibert, artiste ac-compli, que la France dis-pute à la Suisse ? Les envois du Japon et de la Corée nous permettent d’achever ce voyage si plein d’enseignements par-mi la gravure étrangère. Sur les trois Japonais qui ont exposé, l’un, Ha-segawa, est à demi Parisien et a subi l’influence de française, le second, Urushibara, travailla à Londres, le troisième, Pal, à Berlin. N’est-ce pas l’image parfaite du Japon moderne qui doit son développement à tous les centres de la civili-sation occidentale?. Ajoutons que ces artistes cher-chent tous les trois une conciliation entre leur tradition nationale et le style européen et que Pal me paraît celui qui a su le mieux conserver le culte des xylo-graphes de son pays pour le trait souple et expressif. Cela lui permet de dédaigner tout effet de teinte. Souhaitons en terminant que l’occasion nous soit prochainement donnée à Paris de pouvoir étudier également les graveurs à l’eau-forte et les burinistes des principales nations étrangères. Et remercions la Société de la Gravure sur bois de son exposition si parfaitement présentée. On y regrette pourtant une grave lacune, celle de la gravure belge. Un aperçu sur la gravure européenne demeure impossible et trop incomplet sans l’apport considérable que n’eût pas manqué d’ajouter la Belgique à l’ensemble qui nous a été offert. Gaston VARENNE.