Quel.. Graveurs sur Bois Etransers La belle exposition or-ganisée au Pavillon de Marsan par la Société de la Gravure originale sur bois, se complète par l’apport d’une dizaine de nations étrangères. Il mérite un examen atten-tif. Je ne prétends pas dire par là que nos gra-veurs Français ne soient pas dignes d’attention. Bien au contraire. Mais leurs oeuvres nous sont connues, leur talent nous est depuis longtemps fa-milier. Tandis qu’il sem-ble particulièrement ins-tructif de chercher à nous rendre compte de ce que l’étranger oppose à notre école française de gra-vure sur bois, dont la supériorité ne se discute même pas. Il serait dangereux toutefois de tirer de l’examen des oeuvres étrangères des conclu-sions trop précises. Les divers pays exposant sont très inégalement re-présentés. Examinons d’abord ceux qui ont groupé les ensembles les plus importants. La Grande-Bretagne et l’Irlande figurent ici avec une centaine de piè-ces signées de seize gra-veurs. On connaît l’ad-mirable, sincérité et le probe métierdes graveurs anglais à l’eau-forte, pro-bité du métier dont ils demeurent parfois un peu trop les esclaves. Elle Irr-v°- ► 1/V r.rirt ti 4i 1 â ‘ V 1 ty P-1 c E. GORDON CRAIG. 1 uie>t44;,,A9: LE FANTOME DU Pi:RE D’HAMLET. peut les entraîner à une exécution minutieuse qui n’est pas sans froideur. Ils semblent infiniment plus libresdansla gravure sur bois. Et si Sydney Lee ou Claughton Pellew conservent dans ce do-maine le goût du trait précis, un style stricte-ment analytique, quelle belle variété de tempéra-ments nous rencontrons d’autre part, depuis la fantaisie inépuisable de Douglas Percy Bliss, l’humour fantastique de Gordon Craig, le sen-sualisme cérébral de Gill, les recherches d’expres-sion synthétique de Ger-trude Hermes, de Gib-bings, de Paul Nash, qui hésite entre l’analyse et la synthèse, le large mé-tier de ‘White, l’éloquen-ce concentrée de Taylor, jusqu’à l’exécution si fouillée de Daglish ex-primant avec une puis-sance toute  » durérienne  » la vie de la nature et des bêtes, jusqu’aux franches oppositions de noir et de blanc de Clare Leighton ou le cubisme discret de David Jones. Et n’ou-blions pas les charmantes vignettes que sont Ravi-lious et John Nash. L’école anglaise donne, dans toutes ses manifes-tations et au travers de la variété des talents qu’elle renferme, l’im-pression d’une tenue, d’un contrôle de soi-mêm FIND ART DOC