en pierre — un échafaudage construit par assises, ce qui paraît presque contra,- dictoire — le succès a cou-ronné ce paradoxe. Mais, une fois admis — et je l’admets volontiers — qu’il y a intérêt à mettre en évidence cette ossature rectangulaire, il reste un  » jeu  » considérable, et ce jeu permet d’introduire dans l’architecture du béton armé bien des expressions diverses, et même de la décoration. *** La décoration : un mot qui a une fâcheuse réputa-tion chez nos jeunes cons-tructeurs. Il est devenu insultant. Eh l oui, notre décoration, à nous, c’est de n’en pas avoir. Et voilà tout. Mais enfantillage que de feindre d’attribuer à des considérations techniques, ce qui est en réalité de l’esthétisme presque pur.  » Les yeux qui ne voient pas…, dit, dans un de ses im-pressionnants raccourcis, M. Le Corbusier, le paque-bot, l’avion, l’automobile « . Certes, on ne pourrait que l’approuver s’il ajoutait :  » Le paquebot, l’avion, l’automobile, participent au décor de notre vie moderne, comme le bureau américain, ils ont contribué à habituer notre oeil au puritanisme des volumes et des formes qui nous satisfait. Et notre architecture doit être homogène à ce qui l’entoure « . Mais ce n’est pas du tout ce qu’il prétend : pour lui, le paquebot, l’auto-mobile et l’a-, vion, sont beaux parce que leur beau-té n’est pas concertée. Ils ont la beauté de la machine. La beauté de la machine? Quelle plai-santerie ! Il faut dire : la beauté de cep-lainea n es . 1 I ; ; titnrniiitii11444111 machi-Soyez BRICE ET SAINRAPT. – TRIBUNE DL CLUB A rIldtflvLE DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE. rassurés 56 L’AMOUR DE L’ART conséquence de supprimer le mot même d’architecture, on ne peut se défendre de penser qu’au moins Don Quichotte, lorsqu’il com-battait les moulins à vent, n’avait pas commencé par les bâtir. On me permettra de comparer l’architecture à ce que l’on appelle en tech-nique du  » jeu « . Un jeu, c’est, entre deux pièces, un défaut d’ajustage ou de serrage qui leur laisse une certaine liberté l’une par rapport à l’autre. Dès qu’un problème posé est susceptible de plus d’une solution, dès qu’il se pré-sente au constructeur une possibilité quelconque de choix, l’architecture appa naît. Ce « jeu qui existe toujours, est plus ou moins grand et se manifeste à des stades divers. Avec le fer, qui a peu de souplesse, il est souvent très faible. Une fois l’idée générale de solution adoptée — et c’est dans son adoption que l’architecture à joué son rôle — de pures considérations techniques entrent en action et conduisent la construction jusqu’au bout. Quoiqu’on en dise, la courbe des fermes de la Galerie des Machines fait moins d’honneur à Cottancin, qu’à l’architecte du Parthénon, le galbe de ses colonnes. Le béton armé est infiniment moins tyrannique.  » Il suggère, a dit excellemment M. Régamey dans un article sur Perret, une ossature rectangulaire « . Il Juggère — notons le — il n’inzpoJe pas. Car, après tout, il n’est pas interdit de se servir d’un matériau a u rebours des propriétés qui lui semblent naturelles. Quand les gothiques ont affranchi le mur de son rôle portant pour trans-mettre tous les efforts à un échafaudage GROPIUS. – ATELIER A DESSAU, 1926. FIND ART DOCK