MANET. – LE BAR DES FOLIES-BERGUŒ• La Collection Courtauld (2me article) Madame Cézanne était laide, non seu-lement parce qu’elle n’avait pas les deux yeux absolument semblables, mais aussi parce que sa physionomie était ingrate et peu amène. Et pourtant, malgré cela, peut-être même à cause de cela, elle était coquette ; mais il semble bien que sa coquetterie n’ait jamais beaucoup amé-lioré les choses. Pourtant, dans le plus grand des portraits de la collection Cour-tauld, elle nous apparaît avec une calme physionomie de Junon. Le front est vaste, l’arcade sourcillière puissamment attachée au nez droit et long comme celui des antiques. Cette sereine grandeur n’est nullement diminuée par la robe grise qui a déjà pris l’allure d’un costume, ni même par le fauteuil capitonné que Cézanne a fidèlement rendu, n’ayant même pas omis les glands prétentieux et ridicules, si chers aux ameublements de la troisième République. Semblable à elle-même et pourtant différente, nous apparaît Mme Cézanne dans l’autre portrait. Avec ses cheveux épars sur son dos, avec ses yeux implorants, ses lèvres tombantes, elle FIND ART DOC