46 L’AMOUR DE L’ART L’ADORATION DES MAGES. PEINTURE PAYSANNE SUÉDOISE. XVIIle SIÈCLE. l’autre, les oeuvres graphiques ou plastiques de mêmes caractères produites par des adultes appartenant aux milieux les plus variés à travers l’espace et le temps ». Il s’agit ici des oeuvres d’art populaire. Il apparaît ainsi que les conditions d’un réveil du sentiment artistique chez un Indien du Mexique ou chez un homme du peuple européen, ne doivent pas être aussi diffé-rentes qu’on se plairait à l’imaginer. En France, nous ne sommes pas trop atteints par les préjugés de couleur. Si toutefois quelque lecteur était choqué par la phrase précédente, je lui demanderais de lire no-tamment « Moeurs et histoire des Peaux-Rouges », de René Thévenin et Paul Coze, ou « Century of Dishonor », de Mrs H. Hunt Jackson. Ceci dit, je me demande s’il serait vrai-ment saugrenu de proposer de temps à autre, comme modèles de dessin aux enfants d’une école communale ou d’un lycée, quelque honnête pichet, une faïence populaire histo-riée, une cruche pansue tournée à la main dans sa province, une belle image d’Epinal, de Chartres ou dOrléans (du temps où on ne les tirait pas à la machine, bien entendu), ou, à défaut, des fac-similés de ces images. Que sais-je encore? En Provence, on demanderait des projets de « santons » aux élèves, puis de traiter les métiers modernes en santons, de l’aviateur au député. Ne pourrait-on pas aussi oublier un peu dans les placards des classes de dessin les éter-nels moulages « d’après l’antique », salade gréco-romaine et autres profils laurés de Dante, pour proposer aux élèves des mou-lages de Moissac, de Chartres ou d’Amiens. Mais cela est une autre histoire ; il n’est pas encore admis que la « Renaissance » a étouffé la véritable tradition artistique fran-çaise, le « Gothique » qui, justement, ne s’est prolongé que dans l’art populaire, notamment dans l’imagerie, jusqu’aux abords FIND ART DOC