L’AMOUR D.E L’ART qu’il persistera, aucun particulier ne donnera ses collections à un musée, qui ne peut que les faire disparaître dans des placards. Est-il normal en tous cas qu’une République démocratique se désintéresse à. ce point de l’art du peuple? On me dira que l’art populaire est mori-bond en France. C’est exact. J’irai plus loin. On a fait, au Pavillon de Marsan, une exposition des chefs-d’oeuvre d’artisans contemporains. J’ai bien pu y trouver des chefs-d’œuvre de complication et d’habileté professionnelle, mais pas la moindre trace de ce goût inné qui foisonnait hier encore. Ne serait-il pas nécessaire de faire connaître aux ouvriers français, ou tout au moins aux artistes de ce pays, ces modes d’expression qui répondent « France », comme d’autres « Espagne » ou « Russie », aussi nettement MADONE TCHÉCOSLOVAQUE. Sculpture sur bois payoanne influencée de baroque. XI/111′ siècle. (Coll. Aux Art.) Populaires et Primilifo. Paria). 4′ LA FUITE EN ÉGYPTE  » Ivre paysanne .lur Verre. Tchécoslovaquie, Jin du A-Fille oiècle. (Coll. Aux Arts Populaires et Primitifo. Paria). qu’une coupe sonne au doigt verre ou cristal? Doit-on, d’un coeur léger, laisser s’engloutir dans l’oubli le plus complet toutes ces « lettres de noblesse » des générations d’ar-tisans et de petites gens d’autrefois ? La sainte civilisation capitonne les tramways, mais abrutit l’homme. Un cri de révolte nous parvient d’Amé-rique. C’est un ancien ouvrier et un grand poète qui le pousse, Sherwood Anderson. Entendons-le : « Dans les nombreuses usines où j’ai travaillé, les hommes pour la plupart parlaient à leurs camarades avec une vile grossièreté. Ce ne fut que beaucoup plus tard que je commençai à en comprendre les raisons. C’est l’homme impuissant qui est vil. Son impuissance même l’a avili, et je devais finir par comprendre que lorsqu’on