151 JARDINS fi COTTAGES Salle à manger Soudaine, architecte Le thème n’est pas foncièrement nouveau, c’est entendu, puisque nous en trouvons maints exemples dans nos provinces françaises où le mobilier répond, de longue date, à un atavisme familial. Il impliquait de le généraliser, tout en restant dans une donnée artistique, et de satisfaire en même temps, tous les desiderata. Quand on étudie soigneusement l’art rustique de chaque province, on s’aperçoit que cet art qui traduisait l’expression du sentiment populaire régional était lui-même influencé par celui des provinces environnantes et que l’art rustique, en lui-même, ne fut jamais une production originale créée intentionnellement, mais bien un produit bâtard de l’art bourgeois des grands centres, issu de l’incapacité paysanne de rendre fidèlement et par des procédés techniques, les créations des grands artisans, en les modifiant et les adaptant. L’art rustique nous charme donc par sa naïveté et par l’expression du sentiment populalre tout en nous intéressant au point de vue primitif et en nous instruisant, quant aux transformations rustiques où puisèrent toujours avec succès les artistes et les his-toriens. Telle est l’opinion de M. Werner, le conservateur du musée archéologique de Mulhouse. C’est aussi la nôtre. Que ce soit donc en Alsace, en Gascogne, en Bretagne, en Normandie, au Pays Basque, en Provence, le meuble rustique offre un charme incon-testable. Bref, la trouvaille de reconstituer des intérieurs rustiques est heureuse, dans l’esprit de. ceux qui, bien inspirés, veulent, non créer un nouveau style faubourg Saint-Antoine pour l’art rustique, mais l’harmoniser au goût du jour, en. modulant de jolis accords de forme et de pensée dans le cadre de nos besoins sociaux de plus en plus étendus. Le seul écueil à redouter qu’on peut éviter avec un peu de tact, c’est de retomber clans le bric-à-brac, écueil que le meuble simple et en belle matière, issu de l’art moderne,