JARDINS & COTTAGES 115 surmonter une fontaine. Il forme un bloc dont les lignes cadencées offrent dès l’abord et de loin un spectacle séduisant. Approchez-vous. Vous goûterez la grâce svelte de la nymphe à demi couchée qui s’adosse familièrement à un petit faune assis, mais votre attention ne sera distraite par aucun vain détail. La souplesse des courbes suffira à réjouir votre oeil. C’est un décor qui animera un fond de verdure, sans faire tache et en parfait accord avec lui. Le Jaune el l’ourson de M. Bottiau procède du même esprit. On y voit des qualités analogues, encore que son modelé manque un peu de fermeté. Et l’on en peut dire autant de l’Enfant au nid, de Mlle Germaine Oury. Son style très directement inspiré de l’antique n’est point fait pour nous gêner. Le réalisme de ses frêles épaules, de son attitude véridique n’empêche pas que, grâce au simple équilibre de ses lignes, il complète fort heureusement la sobre architecture de la petite fontaine qu’il surmonte. La symétrie, peut-être trop rigoureuse, du groupe de M. Silvestre, l’En Tant aux cygnes, est toutefois déterminée par un principe semblable et aboutit, reconnaissons-le, à un effet amusant. Sans une certaine mièvrerie qui vient de l’Ecole, le Miroir de Vénus, de M. Cassou, se rapprocherait encore d’une conception semblable. On ne peut nier enfin l’ingéniosité de la minuscule fontaine « de M. Henri Prosgynski, le Chat qui pêche dont les exactes propor-tions satisfont le regard et qui, toute modeste, compterait juste comme il faut au centre d’une petite pelouse. Et si nous passons des Artistes Français aux Tuileries nous trouverons, là aussi, un faune de M. Saupique, aux plans largement taillés pour que s’y joue harmonieusement la lumière. On discerne dans tout cela une orientation nouvelle qui se précise. Mais pour qu’elle soit féconde, il serait à souhaiter que des rapports plus fréquents s’établissent entre sculp-teurs, architectes et propriétaires de jardins. Sachant la destination de leurs oeuvres, tra-vaillant en connaissance de cause, les artistes pourront diriger leur invention dans le sens qui lui assurerait le maximum d’expression. René CI I.1VANCE. I, chat qui pi i, l.,,,1 l’rosgynskl