JARDINS & COTTAGES 95 Nous rappelons que le château de Vaux se trouve en Seine-et-Marne, à 4 km. 500 nord-est de Melun ; la petite rivière de l’Anqueuil en traverse le parc. Long de 68 m. seulement, large de 38 m., en y comprenant la saillie de la rotonde, le château est précédé d’une cour d’honneur. Un fossé fait le tour de cet ensemble. En avant de la cour d’honneur, se trouve une première cour, dans laquelle on pénètre par une grille en hémicycle ; de chaque côté sont des cours de service, que longent des pavillons. Le parc, dessiné à la française, est remarquable par ses statues, dont quelques-unes, modernes, sont l’oeuvre de Lanson, Hiolle, Peynot, Gardet, etc. Les pièces d’eau sont alimentées par des dérivations de l’Anqueuil et des sources de son bassin supérieur. Fouquet, après avoir acquis le vicomté de Melun et quelques terres voisines en 1653, avait fait exécuter un premier château, qui lui déplut, fut aussitôt démoli et fut remplacé par le château actuel, oeuvre de l’architecte Levau (1657-1660). Le Nôtre traça les jardins. Charles Le Brun exécuta les peintures intérieures, dont il reste dans les appar-tements de magnifiques spécimens. Les grandes eaux ont connu une vogue qui ne fut éclipsée que par celle des eaux de Versailles. Après la disgrâce de Fouquet, à la suite de la fameuse fête du 17 août 1761, le château passa à son fils aîné, Louis-Nicolas, comte de Vaux, à la mort duquel, en 1705, le célèbre maréchal de Villars s’en rendit acquéreur. La même année, le fief est érigé en duché sous le nom de Villars et le château s’appelle quelque temps Vaux-Villars. Le fils du maréchal vend le domaine sous Louis XV aux Choiseul-Praslin ; un des ducs de Choiseul-Praslin est, on le sait, tristement connu par le meurtre de sa femme, qu’il assassina de sa propre main en 1847. De la famille Choiseul, le château de Vaux-le-Vicomte passe à M. Sommier, le grand industriel, qui s’en rend acquéreur en 1875. L’intelligente libéralité de ce propriétaire a permis de rendre au château et à ses Vaux-lc-Vicomte