66 JARDINS & COTTAGES PIM e, I’ RAGE 11M.v RIZ- oc – con* Or, l’Egypte dont le renouveau national ne se dessine que depuis peu de temps, possède une culture française. Mais, si l’Egyptienne élégante s’habille à Paris, le public, même assez averti en matière d’ail, n’a pas eu le temps, ni l’occasion d’habituer son oeil à de nouvelles formes architecturales qu’aucune doctrine ne propose au simple curieux ou dilettante. Il s’en tient alors aux formules éprouvées, est rétif à l’inattendu et se demande toujours si telle mouluration, tel motif décoratif a été emprunté à tel ou tel style du cata-logue classique. Il faut influencer son jugement au moyen d’oeuvres harmonieuses, produites dans l’ambiance particulière créée par l’entourage. MM. Azéma, Edrei, Hardy ont, dans le cas qui nous occupe, réalisé un ensemble s’adaptant parfaitement aux préférences et préoccupations de la clientèle riche de l’Egypte. Un porche d’entrée donne accès à un premier vestibule qui commande : d’un côté, la granda réception ; de l’autre, d’abord un bureau privé permettant de recevoir directe-ment pour affaires l’indigène rural, ensuite le vestiaire avec lavabo. Le service de l’entrée se fait directement, par ce vestibule, vers les offices et le sous-sol, de façon à réduire autant que possible, le va-et-vient des domestiques nègres dans le grand hall où se tiennent les hôtes et leurs familiers. Toutes les- pièces de service sont situées sur la partie sud, ce qui donne, pour la réception, un développement de façades suivant les orientations les plus abritées du soleil trop brûlant. L’examen des plans montre l’importance prise par l’angle nord-ouest, arrangé pour donner, à travers le jardin d’hiver, le maximum de vue sur le jardin et le Nil coulant à l’ouest. Au premier étage prennent place, nettement séparés et largement distribués, l’appartement de Monsieur et Madame, l’appartement des enfants avec terrasse de jeux, les services et une chambre d’amis. Les grandes hauteurs des étages et des fenêtres, nécessaires en Egypte pour faciliter la circulation de l’air s’accommodent aisément d’une conception de façade en verticales ; ce que MM. Azéma, Edrei, Hardy n’ont pas manqué de faire, en se dégageant sans bruta-lité, de l’influence trop marqué des styles français. L’ensemble prend, de ce fait, un aspect peut-être un peu monumental et solennel ; mais les dimensions de la construction lui permettent de supporter ce caractère, en rapport avec les habitudes de l’aristocratie d’Egypte dont les mois d’hiver se passent en réceptions somptueuses.