fait exécuter une installation électrique modèle, établir les plans pour un système de chauffage qui mettra fin à un état scandaleux : les employés, pour la plupart anciens combattants et mutilés de guerre, risquaient leur santé dans les salles glacées. M. Rivière a promis d’exposer lui-même à nos lecteurs ses idées sur s le musée ethnographique moderne et les direc-tives qui président à l’oeuvre entreprise s. Nous nous contenterons de présenter le premier acte de ce grand travail dont profiteront bientôt les savants et les amis des arts exotiques : la nouvelle salle des collections de l’Océanie, qui sera bientôt inaugurée. Notons que l’organisation de cette salle est pro-visoire et que la dircciion n’a pu encore réaliser le programme qu’elle s’est proposé. On a dû utiliser les anciennes vitrines : l’affreuse toile rouge foncé, genre Hôtel Drouot, tapisse toujours les murs ; mais, chose capitale, on pourra voir enfin les objets exposés, on pourra étudier et comparer, toutes les pièces seront à l’abri de la poussière et de l’humidité. Quand on pense que des oeuvres aussi fragiles que les grandes statues en racine de fougère arborescente des Nouvelles-Hébrides ont été jusqu’à présent simplement adossées au mur, on peut juger du reste. Les panoplies d’armes, d’un goût assez douteux, ont disparu aussi. Bientôt les sculptures de Bali et de Java (Brambanan), qui appartiennent à la civilisa-tion hindoue, trouveront au Musée Guimet un milieu plus approprié. (Les collections d’art populaire européen sont destinées à un musée qui sera vraisem-blablement logé dans un avenir prochain à l’hôtel de Sens.) La très vaste salle d’Océanie réunit donc actuelle-FRANCE ment l’art maori (le magnifique sarcophage de chef, en bois sculpté et polychromé, y a trouvé la place d’honneur qui lui est due), avec les rames de céré-monie et les sapas à décor géométrique blanc et noir, de Tahiti, les tiki en pierre et en bois des îles Mar-quises, les têtes en fibre et les étonnantes sculptures en basalte des îles Hawai, les impressionnants masques de danses noirs, les poteaux et tamtams sculptés de la Nouvelle-Calédonie, les boucliers ornés d’incrus-tations de nacre des îles Salomon, le mannequin funéraire de l’île Malicolo, les sculptures en racine de fougère, les masques de l’archipel Bismark, étranges arabesques en noir, rouge, ocre et blanc, les crânes préparés et peints à barbes en fibre, des Nouvelles-Hébrides, les masques en écorce de la Nouvelle-Guinée, les décorations polychromées des maisons de chef, en bois sculpté, de la Nouvelle-Irlande, enfin les sarrongs en batik et les marion-nettes de Java, les tissus et vanneries des peuples sauvages de Bornéo et Sumatra, les sculptures rudi-mentaires des îles Mas et celles extrêmement raffi-nées de l’île de Pâques. C’est une civilisation très riche, mais qui représente une unité de style évidente. Un style que l’on serait tenté de qualifier de calligra-phique en opposition à celui éminemment plastique de l’art nègre. Le Musée ethnographique vient de s’enrichir de deux oeuvres capitales : un gigantesque « totempole » (mât des ancêtres) des environs de Vancouver, don d’une compagnie américaine de chemin de fer trans-continental, et d’un tambour sculpté d’importance exceptionnelle, don du gouvernement de l’Afrique Occidentale Française. A. S. ARCHÉOLOGIE PAR L. DELAPORTE Découvertes préhistoriques. — A quelques kilo-mètres de Saint-Pons (Hérault), M. l’abbé Giry de Courniou vient de découvrir une caverne pré-historique d’une étendue considérable, renfermant de nombreux squelettes humains fossiles et les ves-tiges d’un foyer. A Bédeilhac (Ariège), M. Mandement a exhumé des sculptures et gravures d’époque magdalénienne, dont une canine de cheval sculptée en forme de 18 tête humaine portant une sorte de capuchon pour se préserver du froid vif de l’époque glaciaire. Le même préhistorien a trouvé à Isturitz (Basses-Pyrénées) une curieuse plaquette de grès représentant, semble-t-il, un être fantastique ou un masque. ITALIE Les galères de Caligula. — On vient de constater l’existence d’une troisième galère dans les eaux du lac Némi. Celle-ci serait la plus grande des trois et la plus profondément enfoncée dans les eaux. FIND ART DOC