dans l’ancienne église collégiale. Cette création est due à la générosité du collectionneur et amateur d’art bien connu, le vicomte de Eza et, pour une faible part, à l’Office national de tourisme. Au Musée de Covarrubias sont exposés des velours, broderies et vêtements du moyen âge, des peintures primitives, des bois sculptés et polychromes, des statues, un beau triptyque flamand du xve siècle, etc. Un autre Musée vient d’être créé à Burgos. C’est le Musée diocésain. Il contient des tapisseries et des peintures de grande valeur ainsi que des sculptures. De luxueuses vitrines ont été en outre installées dans la chapelle de Sainte-Catherine, où seront présentés des objets en métaux précieux, des orne-ments sacerdotaux ainsi que d’autres pièces remar-quables d’art ancien. Le Musée du Prado et l’Académie des Beaux-Ar:s de Madrid viennent de bénéficier d’un don important. Le comte de Cariagène a légué la plus grande partie de sa fortune à ces deux grandes insti-tutions. Le Prado touche une somme de 600.000 pesetas ; l’Académie des Beaux-Arts, 1.500.00o. Cette dernière somme sera consacrée à la création de huit chaires d’enseignement, dont quatre de peinture, une de sculpture, une d’architecture. Des legs importants sont également attribués à d’autres institutions d’enseignement. LETTRE D’ANGLETERRE LA GRANDE EXPOSITION ITALIENE A LONDRES PAR WILEN5KI Dans l’ensemble, cette exposition est incontes-tablement un triomphe. L’accrochage des tableaux n’est pas tout à fait ce qu’il aurait pu être — cer-taines oeuvres se nuisent, l’éclairage n’est pas toujours favorable, parfois encore les toiles sont massacrées par la vilaine couleur des murs. Mais l’installation a été faite en hâte et des tableaux de la valeur de ceux-ci peuvent braver une disposition désavantageuse. L’Exposition, en premier lieu, offre aux étudiants une occasion exceptionnelle de voir réunies des oeuvres séparées depuis des siècles. La contribution de la France, de ce point de vue, est typique. Le Louvre a envoyé la  » Crucifixion  » de Mantegna et la générosité inespérée du prêt est grandement ap-préciée. Cette  » Crucifixion « , on se le rappellera, a été faite, à l’origine, pour Saint Zeno de Verone, et les deux Mantegnas de Tours, le  » Christ sur le mont des Oliviers » et la  » Résurrection » ap-partenaient à la décoration du même autel. Ces tableaux de Tours sont maintenant parmi nous, exposés des deux côtés du Mantegna du Louvre. Dans une autre Galerie (pourquoi n’est-ce pas dans la même ?) nous avons le  » Christ mort  » de Man-tegna, de la Brera de Milan, deux Madones venant respectivement de la Galerie Poldi Pezzoli à Milan et de l’Académie Carrare à Bergame, et le « Saint Georges  » de l’Académie de Venise. De même nous avons ici, de Domenico Veneziano tous les panneaux, réunis pour neuf semaines, de la t. Compte rendu détaillé de l’Exposition que nous avons annoncée dans notre numéro de janvier. predelle de S ta. Lucia de Magnoli, à Florence; les en-vois de la collection Contini de Rome, du Kaiser Fried-rich Museum de Berlin, du Fitzwilliam Museum de Cambridge et de la collection Carl W. Hamilton de New-York. Nous pouvons voir aussi, l’un à côté de l’autre, les deux célèbres portraits (de profil) — évidemment de la même main — dont l’un (venant de la Galerie Poldi Pezzoli) est attribué actuellement par Venturi, à Pollaiuolo, par Berenson à Verrochio et par Bode à Domenico Veneziano, tandis que l’autre se voit maintenant attribuer, à Domenico Veneziano, après l’avoir été, à différentes époques, à Cimabue ( !) et à Piero della Francesca. On a accroché dans la grande salle, comme dans une sorte de Salon carré, les toiles les plus célèbres et les plus précieuses. L’un des murs nous présente la  » Naissance de Vénus » de Botticelli, malen-contreusement flanquée du  » Christ mort  » de Mantegna, d’un côté, et de l’autre de la  » Mise au tombeau » de Giovanni Bellini envoyée par Rimini. La  » Transfiguration  » de ce dernier,- qui vient de Naples (et dont je pense que Gior-gione y mit la main quand il travaillait à l’Atelier de Bellini), occuperait une place d’honneur sur les murs de toute autre exposition,, mais elle doit ici se contenter d’un angle. Le mur voisin porte quatre Giorgione :  » La tempête », du Palais Gio-vanelli à Venise, l’ « Antonio Brocardo  » de Buda-pest, P  » Epreuve de Moïse  » du Musée des Offices  » La Femme adultère devant le Christ « de Glas-gow — toile magnifique si voisine d’une oeuvre de jeunesse du Titien : Giacomo Pesaro, évêque