sorte d’accessoire ornemental et deviennent, isolément cette fois, le thème principal et unique d’un festival. Nous pouvons imaginer que, dans un parc ou dans un grand jardin, par exemple, toute une soirée d’été soit consacrée à donner au public une vision spécia-lisée de ces jeux, à la façon d’une représentation théâtrale et l’on conçoit fort bien que pour de telles manifestations on puisse préparer et même écrire des scénarios, des drames, des tragédies, ou donner des concerts aussi, vu le caractère orchestral de l’élément artistique employé, des sujets qui, au fond, ne seraient pas plus pauvres — ou, si l’on veut, plus purs — que l’anecdote d’un ballet ou du tableau d’un peintre attiré par les idées modernes… Nous pouvons imaginer, enfin, qu’en suivant le chemin que nous font entrevoir les Fontaines Lumineuses, nous arri-vions à la formation d’un grand Théâtre de l’Eau et de la Lumière — ou de l’Eau-Lumière, comme je préférerais l’appeler… Quelle sensibilité un peu vive serait capable de résister à l’attrait de tant de possibles beautés ? — Quels yeux ne se laisseraient charmer, quelles curiosités ne seraient attirées, quel esprit ne renouvellerait pas, devant tant d’aimables magies, la position de l’art léonardien? On peut même prévoir que certains problèmes, qui ne seraient pas en vérité d’un ordre rigoureuse-ment artistique, mais social et humain, pourraient trouver ici sinon une solution, tout au moins un remède satisfaisant. Pensons à l’homme surmené de nos jours. Après les agitations de la jour-née, quelle difficulté n’éprouve-t-il pas à trouver quelques heures d’heureuse distraction avant le repos nocturne ! Cet homme. pour apaiser sa fatigue, va aujourd’hui au cinématographe. L’obs-curité de la salle, la vulgarité même du spectacle l’attirent… Mais il arrive que le cinéma, décevant son espoir, lui offre d’autres agitations, d’autres soubresauts, d’autres bouleversements. Combien préfé-rable, combien mille fois préférable pour lui, la vision de quelques jets et de quelques cascades qui s’épanouissent, tranquilles, en mille symphonies éclatantes et pompeuses. Prière de l’artiste. — Que mon art soit pour ma vie, Seigneur, ce qu’est la flamme pour le tronc qui brûle. Une mort, autant qu’une danse, Seigneur ! ( Traduit de l’espagnol Francisco Amunatégui) L’ANGE DU BIZARRE REPRESENTATIONS DE LA MORT PAR FLORENT FELS La mort, de tous les phénomènes auxquels les êtres, peuvent être soumis le moins inattendu, le plus constant en ses effets, est celui auquel la notion d’un absolu représentatif est le plus rarement appliqué. Il est d’ailleurs curieux que les événements les plus élémentaires qui asservisent les individus, n’aient retenu qu’exceptionnellement l’attention des littérateurs et artistes. Ainsi, l’amour physique, par une conséquence étrange et parasite de la morale occidentale, n’est observé et représenté qu’avec la réprobation non seulement des moralistes, mais aussi par ces maîtres de la pensée pure que sont les philosophes et les poètes. Il faut remonter jusqu’aux époques primitives, et par exemple à la peinture et sculpture grecque, pour voir, exprimé, le geste héroïque de l’amour. Lorsqu’ils l’osent, Rembrandt, Cranach, ne repro-duisent l’acte sexuel que sous le truchement du gro-tesque. Aux créateurs, une identique pudeur interdit le seuil de la chambre nuptiale et de la mortuaire. Les deux grands actes humains, la création, la fin, demeurent hors des limites de ces suprêmes témoins, les seuls dont le témoignage ait quelque valeur : les artistes. Manque de sincérité ou d’audace, crainte ou pudeur, deux instants exceptionnels de l’existence échappent au contrôle de la haute pensée dont ils sont conviés à exprimer les symboles et les images. Seules, des circonstances capitales convient pein-tres et sculpteurs à exprimer la mort : terreur du haut moyen âge, inquisition, drames intimes. Obser-vons en passant que la Révolution française de 178g n’a suscité aucune œuvre d’importance. Une tragédie personnelle est plus efficace à convoquer toutes les puissances de l’être, toute l’intelligence et aussi les suprêmes dons de l’artiste, devant un fait qui sollicite la revision de tout ce qui est admis, raison et mystique, comme tout FIND ART DOC