par exemple, l’église de Bourg-en-Bresse) se montrent plus réservées, encore que pleins de fantaisie et d’extra-vagance auprès des expressions de l’Ile-de-France; plus loin vers le Sud (rayons du choeur de Chartres, l’église de la Ferté-Bernard) le langage de formes du Gothique tardif devient de plus en plus sobre, clas-sique, pour s’évanouir complètement dans le Midi. Des exceptions sporadiques, comme la Cathédrale d’Albi, résultats de l’influence bourguignonne, n’in-fligent pas un démenti à cette loi. L’Espagne du Nord connaît également le Gothique tardif. Des conditions dynastiques particulières, dont il faut chercher les origines jusqu’en Allemagne du Sud, y ont été pour quelque chose. Pourtant l’histoire de l’art n’en a tenu aucun compte jusqu’à présent, admettant trop volon-tiers et trop exclusivement les origines locales des ten-dances artistiques. L’Italie, pays profondément roman, est restée étrangère au Gothique tardif et aux pro-blèmes que pose ce style. L’étude des races a prouvé depuis longtemps que des dons remarquables surtout dans le domaine des sciences et des arts, résultent invariablement des mélanges heureux de races. Les peuples au sang pur, comme par exemple les Scandinaves, n’ont que très peu contribué à l’activité européenne des derniers mille ans. C’est, par contre, la France du Nord qui donne, à l’appui de la thèse du mélange des races, un très bel argument. Ce n’est pas par la forme, mais bien par le fond de son argumentation, que la thèse de Wilhelm Uhde corrobore l’investigation scientifique. A. E. BRINCKMANN CHRONIQUES L’ART. A PARIS M. Claude-Roger Marx reprend une théorie, chère à Jacques-Émile Blanche : celle de la fin de la peinture française. M. Marx présente à la Galerie Carde un ensemble de toiles dues aux peintres d’expression : Rouault, Soutine, Utrillo, Gromaire, Goerg, Chagall, Fautrier, etc. (On se demande que viennent faire dans cette exposition Segonzac, Henri Matisse, Dufy.) Notre confrère constate avec mélancolie l’orientation de l’art contemporain dans le sens d’une vision dramatique, d’une vision qui s’écarte des normes franco-latines : de l’ordre, de la mesure, d’une harmonie sereine. Le point de vue de M. Claude-Roger Marx est sujet à caution. Dans l’intérêt de la France il faut détruire la thèse d’un art français qui exclut aussi bien l’intervention de la grâce que le mystère, la magie, l’effusion, l’introspec-tion et l’élan vers le ciel. Un principe dualiste régit l’évolution de la plastique française. La mère patrie des Cathédrales gothiques engendre un art classique. Villon est le compatriote de Ronsard, de Malherbe, de Boileau. Jean Goujon coexiste avec Ligier Richier, Puget, Germain Pilon. Ingres avec Gros, Géricault, Delacroix. Ceci dit, l’inquiétude que manifeste M. Claude-Roger Marx nous étonne d’autant plus que la peinture française a désormais quitté le chemin ardu de l’expression dramatique, de  » l’expres-sionnisme « , comme disent les critiques d’art. Notre 22 jeune école s’oriente vers un art humaniste, cet art que représentent Chirico, Bérard, Peyrissac, Tche-lichtcheff, Bermann et Savinio. Sans doute tous ces peintres ne sont-ils pas França;s. Mais leur style me paraît plus conforme à l’esprit de la latinité que le style de la génération post-impressionniste. M. André Breton câble aux quatre coins du monde :  » Surréalisme pas mort « . Voici Francis Picabia, voici Arp, Dali, Tanguy, le Belge Margrite, voici Man Ray et d’autres. Lorsque le grand Breton nous parle de la  » volonté hallucinatoire « , il condamne, dans sa lettre, la forme surréaliste. Envisagés sous un angle défini, chaque fait, chaque événement, chaque phénomène vital acquièrent une signification irra-tionnelle, alogique, insolite. Les peintres n’ont pas compris cette vérité de M. de La Palice. Ils restent prisonniers d’une magie littérale. Ils fabriquent le mystère. Je ne puis me résoudre à les considérer, comme des résidus de l’esprit fin-de-siècle. Mais j’ai cessé de croire à l’actualité de leurs manifestations. Le stade héroïque de l’art surréaliste a été dépassé. Le mot de Picasso sur le poète de J■fadja (M. Breton s’installe les pieds au chaud dans le fauteuil de l’inquiétude moderne) est présent à toutes les mémoires. Dali éclaire d’un jour nouveau la doctrine de l’orien-tation nordique (lisez : septentrionale) de la culture espagnole. Il n’y a pas solution de continuité entre FIND ART DOC