11111 1M 1111111411 I IIunUMM un MI I I 1111111 ti î fi LA JUNGLE DE FRANK HENRY quement une forme apparaît, une belle Elle vêtue d’un char-mant petit cache-sexe se met à danser la tête en bas… Nous cherchons « le truc » et nous voyons qu’un effet de glace renverse l’image de la danseuse et nous permet d’admirer par le bas son agréable anatomie. Une autre lui succède, mais à peine a-t-elle fait deux ou trois fois le grand écart que le puits se trouve de nouveau plongé dans l’obscurité. Nous n’avons que quelques pas à faire pour nous trouver devant l’unique ménagerie. Ses dimensions imposantes et son titre évocateur, Jungle de Frank Henry nous engagent, à entrer, d’autant plus qu’une sorte de gnome vêtu à l’orien-tale nous assure que le spectacle est permanent. En effet à l’intérieur nous trouvons de fort beaux animaux, pas très féroces peut-être, mais bien nourriset de belle taille : des hyènes, des ours, des loups, des panthères et des lions que Fernando fait travailler avec le flegme et la sûreté que nous connaissons pour les avoir maintes fois admirés à la ménagerie Marcel. L’attraction que nous trouvons ensuite est plus inattendue, tellement même que quelques personnes pudibondes crurent devoir protester et qu’elle fut interdite. Elle vient de rouvrir avec quelques modifications, elle ne s’appelle plus Faites-les tomber du lit / mais La Belle au Bois dormant, ce qui est, on en conviendra, beaucoup moins évocateur. Malgré la foule très dense nous réussissons à nous faufiler jusqu’au premier rang, et nous voyons, dans un décor de chambre à coucher, deux lits légèrement surélevés. Dans ces lits deux jeunes femmes dont on n’aperçoit que le visage, le reste étant caché par les couvertures. Au-dessus, deux cibles sur lesquelles d’honorables gentlemen exercent leur force et leur adresse. Un vaste filet protège la chambre contre les balles de bois, et ses charmantes occupantes contre les entreprises des clients… Nous achetons, pour deux francs, cinq balles et nous aussi nous visons, ainsi qu’on nous l’a recommandé, le centre de la cible, nous voudrions bien savoir ce quise passera si nous atteignons le but… et brusquement, comme une balle a touché juste, le lit bascule et la charmante enfant, vêtue d’une courte chemise de linon, est précipitée à terre. Voici une belle affiche représentant le Nain toréador et l’enfant géant et une baraque où des messieurs munis de fusils se a photographient eux-mêmes », ces attractions nous sont connues, aussi nous leur préférons la mystérieuse Cascade (Over the falls). Cette attraction assez originale est devenue rapi-dement célèbre. Attiré par un superbe panneau repré-sentant des sirènes enlaçant de hardis navigateurs on pénètre sans défiance dans la baraque, et on se trouve aussitôt aux prises avec des chausse-trapes, des planchers mouvants, de brusques courants d’air, et peu après on se trouve assis, puis couché sur une sorte de trottoir roulant : aveuglés par un puissant projecteur, assourdis par un bruit violent, agités de soubresauts ridicules, nous arrivons enfin dans la plus fâcheuse posture au terme de notre voyage, et là nous trouvons toute une aimable société qui s’égaye de nos malheurs. Nous nous relevons et nous nous mettons à notre toui à admirer l’arrivée de nos successeurs et les jambes de leurs dames… Mais les spectacles les plus agréables ont une fin et bientôt nous nous retrouvons dehors en quête de sensations inéditeé et de frissons nouveaux. Comme ni La Course de Paris, ni La Cascade n’ont affaibli nos goûts aventureux, nous nous installons dans l’attraction appelée The Foot-Bali qui se ccmpose de wagonnets circulaires munis à l’extérieur d’un large pneumatique. Certains wagonnets sont attachés par une chaîne et se mettent à tourner, les autres sont libres et sont violemment heur, és par les premiers. C’est assez plat… voyons plutôt le Skee Bali et les Nègres d l’eau. Jetez les nègres à l’eau ! est une variante de Faites-les tomber ! Le jeu consiste à taper sur une cible, et le nègre placé sur une planche, au-dessus d’une cuve est précipité dans l’eau si vous touchez au bon endroit. Cette attraction a surtout l’avantage de permettre aux âmes sensibles de s’apitoyer sur le sort de ces malheureux nègres. Le Dodgen auquel nous rendons ensuite visite est lui aussi un sport assez violent. J’avais vu quelque chose d’ana-logue à Lyon l’an dernier, mais depuis, cette invention s’est perfectionnée et a pris un nom anglais. Vous avez, sur une piste assez vaste, un grand nombre de pe-its véhicules munis d’un moteur électrique, d’un vo-lant de direction et d’une perche touchant le grilla-LE CARROUSEL P.°