LA SALLE DR MADAGASCAR des visiteurs. Toute cette galerie est occupée par quelques vitrines à trois portes garnies de glaces, faites eu bois colo-niaux, enrichies de parties décoratives représentant des animaux en rouge sur fond doré et par des tables formant vitrines plates. Nous ignorons l’auteur de ces jolis meubles d’un caractère bien particulier, bien exotique et sans exa-gération déplaisante. Les murs sont couverts de masques, de lances, de haches, d’ustensiles, de tissus qui ont été réunis avec une véritable connaissance des arts indigènes et beaucoup de goût. Les vi-trines sont garnies de poteries, de bijoux, d’ivoires, de bibelots, de statuettes tout aussi remarquables, réunis avec le même souci de former un ensemble incompa-rable, capable de satisfaire le goût des collectionneurs et des connaisseurs les plus difficiles. Quels beaux spécimens pour les amateurs de l’art nègre, si à la mode I Il faut mentionner d’une façon particulière le curieux service de table, à manches en ivoire, couteaux et petites fourchettes à fruits représentant la Cara-vane du Blanc rencontrant le COISPOi d.s Captifs, exécuté dans la région de Pointe-Noire (Moyen Congo), les cuillers fami-liales du Pays « Akélès » (Haute Gounié, au Gabon), les fétiches, les sièges dont la reproduction de celui du roi Gbézo, au Dahomey. La salle des bois coloniaux offre une collection incompa-rable : il est regrettable que nos bois ne soient pas assez connus, car ils seraient fort employés par nos artistes et nos industriels. On peut admirer le palissandre foncé de Madagascar, le zingana de la Côte d’Ivoire, aux veines très brunes sur fond jaune pâle, le palissandre rose de Madagas-car, le noyer Mavonzbe du Haut-Congo aux veines bronze Cadé barbedieune foncé qui le tachent de formes bizarres tran-chant sur un fond jaune clair, le corail du Gabon d’une couleur rouge très chaude, la loupe thuya d’Algérie, le Ser-pent de la Guyane française d’un ton jaune paille aux veines brunes serpentées, le bilinga moiré du Gabon aux mouchetures longues semblables à des touches de pin-ceau. etc. De Mme La nfrey, de Tananarive, des rabanes, des tissus et dans la salle encore des statues, des tissus, des fétiches, des quantités d ‘objets curieux et naïfs. Tout dans ce pavillon est extrêmement intéressant et il convient de féliciter nos admirables et vaillants fonctionnaires coloniaux perdus dans des résidencesloin-laines qui ont dû parcourir la brousse avec une ardeur infatigable pour décou-vrir toutes ces jolies choses. Il faut con-naître le climat, les difficultés à sur-monter, l’indifférence et l’ignorance des indigènes pour apprécier leurs efforts. Les résultats obtenus ont été intéres-sants grâce aussi aux encouragements et à l’appui qui leur ont été donnés par les Gouvernements généraux, en par-ticulier par M. Carde, Gouverneur géné-ral de l’Afrique Occidentale, qui s’est intéressé beaucoup à l’Exposition des Arts décoratifs et auquel nous devons aussi l’édification du Pavillon. Il est impossible aussi d’oublier le Commissaire géné-ral, M. Guy, Gouverneur des Colonies, homme toujours aimable, plein d’ardeur, communiquant à tous son activité et dont la connaissance de l’Afrique était précieuse pour une telle ouvre. VUE D’ENSEMBLE Antony GOISSAIM. 129