Le Pavillon de L’Exposition russe aux Arts décoratifs de 1925 n’avait pas, à ma connaissance, pour but d’organiser une démonstra-tion artistique, ni de se mesurer avec les autres nations sur le terrain des arts appliqués. LE PROJET OU PAVILLON. MELNIKOFF, ARCHITECTE Après de longues années de séparation les artistes russes ont tout simplement répondu à l’appel de leurs amis de l’Occident, heureux de se retrouver ensemble et de parti-ciper à cette manifestation internationale. Si la Section russe a une signification démonstrative quelconque, c’est de montrer au reste du monde que malgré les difficultés matérielles inouïes, la guerre et les révolutions, le peuple russe n’a pas cessé de produire et de créer dans le domaine de l’art. Le pavillon lui-même, construit par l’architecte Melnikoff, reflète par sa sobriété majestueuse, toute la vie actuelle de la Russie intellectuelle: recherche des formes nouvelles, économie de l’espace, utilisation des matériaux les plus simples, cons-truction rationnelle, absence du superflu, ignorance du baroque, négligence totale de l’ornementation inutile, etc. A bien le regarder, on dirait un petit neveu de cette magni-fique tour Eiffel qui, seule, nous console depuis quelque 36 ans de toutes les maisons de rapport et autres construc-tions en pâtisserie dont sont meublées toutes les grandes villes d’Europe. Si l’ensemble de la Section russe ne révèle rien d’extra-ordinairement neuf, il faut toutefois reconnaître que deux parties de cette Section méritent un intérêt tout particulier. C’est d’abord la partie de l’art théâtral présenté par des maquettes qui nous donnent une idée de l’évolution du théâtre russe depuis la•Révolution. Ici véritablement nous sommes surpris par l’immense effort réalisé et par des recherches d’une grande hardiesse. L’école constructiviste qui se manifeste depuis quelques MAQUETTE ll’UN of.con ni. RABINOVITCH 125 •