mais avec un sentiment tout nouveau de l’esthétique des machines et des moteurs. C’est la troisième des racines principales que j’ai dit constituer le caractère du style sué-dois moderne, qui,par conséquent — mais très schématique-ment —est le composé d’un élément national et rustique, de l’harmonie classique héritée dela culture suédo-française du xvme siècle, et d’un rationalisme industriel moderne. » Si j’ai tenu à citer tout au long le témoignage de M. Eric Wettergren, c’est parce qu’il me parait expliquer à merveille — nonobstant ces  » racines  » dont la métaphore se peut à peine soutenir — l’impression de maints artistes français qui déclarèrent que le pavillon suédois était l’endroit de l’exposition oh ils se trouvaient le moins » dépaysés  » — et ils n’excluaient pas, ce disant, de l’ensemble de l’exposition, nos pavillons nationaux. L’idéal de précision, d’ordre et de clarté, qui est celui de M. Carl C. Bergsten, architecte du Pavillon d’honneur de la Suède, revêt, sous le ciel d’lle de France, la plus séduisante apparence. Et il n’est pas impossible —tant est marqué le succès de cette œuvre auprès des construc-teurs de chez nous — que le Suédois, par un juste retour des choses d’ici-bas, soit venu, en 0925, nous réapprendre un amour de la mesure, des proportions délicates et justes, de la nuance, qui fait le fond de notre tradition. Ce pavillon se compose d’un vestibule ou antichambre, d’une salle de réception et de locaux pour bureaux. lin bassin rectangulaire, en avant de la façade principale reflète, de celle-ci, la vénuste colonnade, le fronton délicat. Sculp-tures décoratives de MM. Nits Sjogren, Carl Milles: le long de la façade sud, court une terrasse que limite une barrière en fonte, exécutée par M. Nafveqvams Bruk, d’après une com-position de M. Ture Ryberg; bas-reliefs en terre cuite composés par M. Ivar Johns’son, exécutés par Hoganas-Billesholm A.-B.; deux grandes cruches en majolique, composées par M. Carl Milles. Autour du bassin sont placés des bancs, des urnes, des fontaines, un cadran solaire — le tout en fonte, exécuté par M. Nafveqvarns Bruk. d’après les dessins de MM. Ivar Johnsson, Olof Huit, Eric Grate, E. G. Asplund, lohannes Dahl, Henrik Krogh, Rolf Bolin etc, ainsi que deux urnes en terre cuite d’après composition de M. Edgar Bock-man. La salle d’entrée est ornée de huit colonnes et de trois dessins de porte en fonte, et les murs sont ornés de peintures exécutées à la détrempe par M. 011e Hjortzberg, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Stockholm. Les peintures sont des cartes stylisées, avec des textes résumés et des figures, destinées à renseigner d’une façon synthétique sur la Suède, sa situation en Europe, ses communications, sa vie écono-mique et culturelle, etc. etc. Le remarquable parquet de la salle de réception, en pierre calcaire taillée et chêne, est Pceuvre de l’architecte du pavil-lon. Au fond de cette salle, dans une niche d’un grand effet décoratif grâce à son éclairage par le dessus, un David, en bronze, de M. Ivar Johnsson. Meubles de la Nordiska Kom-panict, d’après les compositions de MM. Carl Horvik et Cari Malmsten. Tapis de Mlles Eva Nilsson, Maja Sjostrom, Agda Osterberg. Cristaux par MM. Simon Gate et F,dward Halé. Poignées de portes en bronze et en ébène par A. Her-man Bergman. Au rez-de-chaussée du Grand Palais, céramiques usuelles, d’une gaîté vigoureuse et claire, verreries d’Orrefors, d’une simplicité de bon aloi. Au premier étage, modèles et photo-graphies du nouvel Hôtel de Ville de Stockholm, terminé en roz3. Dans les galeries des Invalides, l’art textile manuel suédois, papiers peints, appareils d’éclairage et tissus d’ameu-blement ; de plus, quatre présentations d’intérieurs —antichambre, salon familial, salon de dame — et un cabinet de travail qui réalise la perfection, selon la parole du Bouddha: un lieu de refuge et de bien-être, pour méditer et acquérir des connaissances. M. G. 123