vos D cssvuIELc.nu PAVILLON SUÉDOIS. EARL S. BEROSSEN, nacrernrs LA SECTIÔN SUÉDOISE Dans l’article qu’il consacra à la première Exposition Internationale à Paris, Ernest Renan déplorait que ce fût son siècle qui, pour la pre-mière fois, eût convoqué de gran-des multitudes sans leur proposer un but idéal. Ce but, les organisateurs de l’exposition de 1905 l’ont pro-posé, montré, défini : c’était la mise en oeuvre du principe humanitaire — démocratique, si l’on préfère —de la production en série, la réno-vation, sous le triple rapport de la forme, de la couleur, de la commo-dité, de tous objets d’usage domes-tique. Cela suffirait à justifier tous les enthousiasmes, à exciter la plus noble émulation. Des mois se sont écoulés depuis l’inauguration. Nous avons parcouru en tous sens la ville éphémère édifiée au milieu de la capitale. Nous avons eu tout loisir d’étudier, et de com-parer entre elles, les sections et les classes. Nous avons été sensibles au charme extérieur des choses, au UNE JOLIE FONTAINE DIT PAVILLON SUÉDOIS. PA. Mare Vous chatoiement des étoffes, des vernis, des engobes. Cependant, tant de magnificences étalées ont un sens profond. Et trois sections essentielles nous ont paru résumer, éclairer, dans le cadre de l’Exposition inter-nationale des Arts décoratifs et indus-triels modernes, le moment actuel—transitoire — de la vie sociale en Europe : la section française, la section russe et la section suédoise. De haute qualité esthétique est la section française. Ce ne sont, à part de rares exceptions, que pièces uni-ques, savamment ouvrées à la main, composées de précieuses matières. Le tout signifiant que l’élite artisti-que de la nation se trouve toujours au service exclusif, ou à peu près, de l’élite fortunée. Les grands maga-sins eux-mêmes, dont le rôle sera décisif dans l’indispensable entre-prise de réconciliation entre l’art et le peuple, ont généralement failli à leur mission. Quand l’effort prih-cipal aurait dû porter sur la nécessité 121