POLOGNE Le pavillon polonais au Cours-la-Reine, qui compte cer-tainement parmi les plus jolis de l’Exposition des Arts déco-ratifs, se trouve entre les pavillons de la Suède et des Pays-Bas. Conçu et dessiné par l’architecte Joseph Czajkowski, il tient à la fois du manoir polonais et de l’église polonaise, car sa partie centrale est surmontée d’une flèche en fer à trois étages, de a3 mètres de hauteur. Cette flèche, vitrée de carreaux en glace biseautée, luit au soleil, dans la journée, et brille dans la nuit, éclairée par les lampes électriques de l’intérieur ; on la remarque déjà du coin du boulevard Saint-Germain. Quelques fleurons en fer, travail de W. Gostynski de Varsovie, l’ornent sobrement, tranchant sur la clarté limpide des glaces. A l’intérieur on remarque dans la cour une statue en marbre de l’artiste Henri Kuna (Varsovie) et les décorations murales par A. Jastrzebowski. Les jolis dallages en marbre polonais de la province de Kielce servent de plancher, excepté dansla salle d’honneur ois le parquet a été exécuté par Rudolf frères de Varsovie. Dans la même salle, les murs sont couverts de peintures murales de Sophie Stryjenska, repré-sentant les quatre saisons de l’année en Pologne. Les colonnes en bois de cette salle offrent une véritable curiosité, car le chêne noir dont elles furent faites, a été retiré de la Vistule et peut compter plusieurs centaines d’années. C’est le mobilier, qui au pavillon polonais offre le plus d’intérêt — il y a notamment les meubles recouverts d’étoffes nationales — composés par Charles Stryjenski, Jastrzebowski et Czajkowski, remarquables par leur originalité et leur élégance. Très curieux aussi les vitraux de Joseph Mehoffer, exécutés par S. G. Zelenski et destinés à la cathédrale de Cracovie. Pour la première fois on voit exposer à l’étranger des objets en albâtre polonais, ce sont les lampes et les vases du grand pavillon. La Pologne possède en effet des carrières et des ateliers d’albâtre dans les pro-priétés des princes Czartoryski, à Zurawno, au bord du Dniester. Les dames polonaises ont contribué aux travaux de l’Exposition en brodant de fort beaux rideaux. C’est la Société -As » des dames po-lonaises quis’en est chargée et parmi les exé-cutantes on voit les n‘ims très connus à Var vie, de Mmesso Pulaw-ska,Lubienska, Karczewska, etc. Mme Karc-zewska a brodé aussi la belle nappe de la chapelle dans la galerie ‘des Invalides. En-fin, pour la LUSTRE DE W. GAUTARC Paoto en c n’ACTE. Photo A PAVILLON DE I, RÉPUBI,IQUE Polo: AISE J. C.RAJHOWSICI, ARCHITECTE céramique polonaise,i1 faut mentionner les vases deCzarkowski. Mais l’industrie polonaise la plus caractéristique se trouve représentée dans le stand polonais de l’Esplanade des Invalides. C’est ici qu’on peut admirer les beaux kilimes (tapis polonais) aux couleurs vives et chatoyantes, les batiks polonais aux dessins imprévus et hardis et cepen-dant infiniment harmonieux. Parmi les kilimes, il faut remarquer surtout ceux qui servent de rideaux_ à l’entrée de la chapelle. L’un d’eux violet-cerise aux dessins multicolores est vraiment d’une rare beauté. Ces kilinies, tissés et dessinés par des artistes, ont pourtant un caractère populaire et font penser à la campagne polonaise et à son art rustique, mais plein d’un charme très particulier. La chapelle est très claire avec ses bois sculptés et ses jolies tapisseries. Seuls les vitraux de l’entrée tranchent dans cet ensemble serein, mais point solennel. Claire aussi la salle à manger, très gaie avec ses meubles fort originaux, ses beaux rideaux brodés à la grande fenêtre et son immense tapis. Deux vases en albâtre polonais, une pendule très simple, voici tous les ornements de cette salle composée par A. Jastrzebowski, exécutée par A. Jaszczolt. C’est aux quinconces des Invalides que l’architecte Charles Stryjenski se propose d’organiser une série d’attractions de caractère national polonais. Dans le kiosque du centre, les boutiques seront aménagées pour y vendre certains pro-