DANEMARK Le pavillon danois, construit par les architectes MM. Kay Fisher et Tyg Hwass en briques blanches et rouges sur le plan de la croix du Dan-nebrog, fait penser à un minuscule château d’un preux chevalier ou d’un wiking scandinave. La belle déesse Géfion a beau•sépa-rerle Danemark dela Suède, comme nous le montrent les peintures murales du pavillon, l’art danois garde tout le charme nordique des Scandinaves avec un mélange gracieux de viva-cité spirituelle qui rappro-che les Danois des Latins. Un coup d’œil sur les deux spécialités de l’industrie du pays suffit pour nous en persuader, on n’a qu’à re-garder la porcelaine et l’or-fèvrerie de Danemark. Leur production se développa et se perfectionna surtout au xixs siècle, quoique la plus importante fabrique de por-celaine danoise, la Manu-facture Royale des Porce-laines de Copenhague (Den-kongelige Porcelainsfabrik) fût fondée déjà en 1779 par la reine Julienne-Marie. Ac-tuellement elle occupe plus de 2.000 ouvriers et de nom-breux artistes. Ces derniers travaillent tout à fait indé-pendamment, n’étant sou-mis à aucun règlement, SALLE CENTRALE ETSUREAU chacun dans son atelier. De tout temps les artistes danois ont puissamment contribué au développement de l’art décoratif de leur pays. Ainsi, par exemple, le peintre Abild-gaard (1745-1809), a déjà indiqué le style sobre des meubles qu’on petit admirer aujourd’hui à l’exposition danoise. Un autre artiste, Hetsch (1788-1864 élève de Percier et de Fontaine à Paris, chercha à adapter le style empire aux goûts et aux besoins de son pays. Ils eurent de nombreux successeurs qu’il est impos-sible d’énumérer tous ; il faut cependant remarquer Th. Bindesboll (0846-1908), excellent céramiste, maître dans l’art de la vignette et du monogramme. Citons enfin quelques noms parmi les artistes plus modernes, comme celui de Karen Hannover, artiste danoise qui a été la première à réintro-duire la véritable faïence ancienne blanche, à vernis d’étain. Cette faïence, re-prise par la manufacture Alurnisnia, a surtout figuré aux expositions scandina-ves. Parmi les artistes de la Manufacture Royale des Porcelaines on voit beau-coup d’artistes de talent, comme Oluf Jensen, Thyl-strup, etc. L’autre manu-facture des porcelaines de Bing et Grondahl a été suc-cessivement dirigée par deux artistes connus, WH-lumsen et Tegner. Enfin l’orfèvrerie danoise doit beaucoup à Georg Jensen qui créa de merveilleux bijoux en argent, en trou-vant le moyen de rompre sa surface bleuâtre et polie par l’emploi d’incrustations de matières à effets op-posés, comme par exemple l’ambre jaune et le corail rouge. Son oeuvre est con-tinuée avec succès par les orfèvres danois, comme Michelsen, Dragec, Kaj Bojesen, Fjerdingtad, Erik Magnussen et beaucoup d’autres. L’exposition actuelle fut préparée soigneusement au Danemark; on choisit judi-cieusement les objets, on fit plusieurs concours. Ainsi. par exemple, l’auteur des peintures murales du grand pavillon danois, le peintre Mogere Lorenzen, gagna le double concours, organisé par le commissariat de l’exposi-tion à Copenhague. Ces peintures murales repré-sentent la nature et l’his-toire du Danemark. A part la déesse Gefion dont il fut question plus haut, on :■7 voit encore des luttes des Danois contre leurs enne-mis à travers les siècles et de jolis symboles, comme saint Clément portant une des cathédrales danoises ; une paysanne blonde qui trouve dans le blé une corne d’abondance ; Pégase brou-002 Photo Roser LIT-DIVAN