Deux portes en fer forgé exécutées par Lefebvre de Bruxelles donnent accès au ball.Dans celui-ci sont réparties des petites salles d’exposition. A droite et à gauche se trouvent les bureaux du commissariat général et du secrétariat. On y remarque un ameublement très bien compris et vraiment beau de Henri Beimaeht de Courtrai. Plus loin à gauche, un bureau d’information de MOI Bouché. En face un oratoire dû à l’Ecole des métiers d’art de l’abbaye bénédictine de Maredsous. Quant à la couronne royale qui a remplacé sur la tête du Christ celle d’épines, je crois qu’elle aurait mérité les justes invectives de Léon Bloy. Une grande tapisserie des demoi-selles Dubois, dessin de Montald, fait vis-à-vis au panneau décoratif. Dans les galeries mut dressées des vitrines contenant des articles que l’on est habitué de rencontrer en Belgique: dentelles, broderies, travaux à la main, cristaux et vases du Val-Saint-Lam-bert. Tout cela présente peut-être des tours de force de patience, mais après! Quelle nouveauté le spectateur en quête d’expressionnisme moderne trouve-t-il ici Aucune. De plus il cherche vainement certaines industries d’art, si profondément nationales, comme les dinanderies, les poteries MANTEAU. masse rr MOULACRT flamandes, etc. Il s’arrêtera cependant avec plaisir devant la garniture de table en argent de la maison Altenloh qui, par sa compo-sition générale et l’emploi approprié de la nacre, de l’ivoire et des cristaux, ainsi que par ses motifs décoratifs, allège le poids et l’uniformité de l’argent et donne un aspect agréable à sa glace, à son service à café et à sa( garniture de table. La grande tour sert de sortie et son fond est meublé par une salle à manger de Philippe Wolfers. Au rez-de-chaussée du Grand-Palais, l’architecte Sneyers, aidé par l’architecte Beirtmeht, a réalisé un très heureux ensemble de nos divers compartiments. On constate avec plaisir que cet architecte possède le sens d’une présentation générale tout en laissant à chaque spécialité son cadre approprié. Félicitons aussi les architectes de Ridder et Teirlinck qui ont conçu le stand des bijoutiers. Le temple cubiste en onyx noir veiné de mauve, de jaune et de rouge enferme les bijoux dans ses masses sombres. On dirait deloin une énorme pierre noire qui rejette les brillants contenus dans mn sein. En effet les montres des bijoutiers reçoivent une lumière directe qui laisse planer l’obscurité tout autour de la vitrine. Les bijoux n’en ressortent que mieux. Les plus caractéristiques sont ceux dessinés par Thielemans et exécutés par la maison Altenloh. Nous avons admiré tout particulièrement ses bagues et ses délicieux bracelets-montres. L’emploi du diamant et du rubis, ainsi que le dessin apportent une note vraiment nouvelle et permettent d’espérer une renaissance de l’art du bijou. C’est à la galerie de l’Esplanade des Invalides qu’il faut se rendre pour juger les envois les plus caractéristiques concernant le mobilier. Dès l’entrée nous avons le portique et le hall meublé de Van de Voorde. Cet architecte de talent a montré, en 1911, au premier salon d’art religieux, une chapelle dédiée à saint François d’Assise, dont l’ordonnance pure était d’un mysti-cisme profond. Aujourd’hui il nous offre ce hall d’entrée dans lequel ses meubles aux lignes souples et aux formes arrondies indiquent nettement sa tendance moderne et sa grande connaissance du caractère de la couleur. Voici maintenant l’appartement transformable de l’architecte Van Huffel, l’intéressant auteurde la future basilique de Bruxelles, édité par M. Rond de Bru/telles. Ce Salon aux meubles curieux — dont la table, un petit chef-d’œuvre, ainsi qu’un fau-teuil bien équilibré – indique chez son auteur de solides qualités de dessina-teur en même temps qu’une profonde technique. Mais les portes du fond s’ouvrent et voici celle de droite qui se double d’une garde-robe et laisse découvrir un cabinet de toilette. Celle de gauche soutient un lit qui automa-tiquement vient prendre place dans un coin de l’appartement. L’effet est des plus heureux, c’est une trouvaille due àl’éditeur. Ce travail est f acilement réalisable il ne nécessite qu’un placard de qo centimètres de profondeur, l’endroit où se trouve généralement les cheminées, qui ici sont supprimées et servent uniquement de bouche d’aération au cabinet de toilette. Les visiteurs de l’exposition: nous a déclaré Monsieur Victor Horta, doivent faire abstraction de toute idée préconçue et se figurer, en imagination, qu’ils n’ont jamais vu aucune exposition. Je me rappelle celle de 1889 qui représentait un ensemble symétrique particulièrement impo-sant. Sa façade s’étendait sur r5o mètres et donnait une impression de grandeur que produit toujours un ensemble bien proportionné. a Aujourd’hui il n’y a plus aucune symétrie. Chaque archi-tecte, comme cela doit être dans une exposition de ce genre, est libre d’élever un pavillon dans son style personnel, sans s’occuper de ce que feront ses voisins, ni de l’ensemble du panorama. Nous voyons donc des dômes voisinant avec des tours élancées, des minarets dominant des cubes super-posés, un ensemble hétéro-clite et imprévu. « Cette exposition est un premier essai du principe de na liberté laissée aux archi-tectes. Chacun d’eux m trouve devant de lourdes difficultés à vaincre et devant les nom– breuses compétitions de tous ses confrères du monde. Il n’y a pas ici d’idée directrice, c’est un vaste champ d’expé-rience. Ne jetons pas la pierre et ne critiquons pas à la pre-mière erreur, comme certains le font déjà. Ne généralisons pas l’amertume des pessimistes. Il faut prévenir les bonnes volontés qui seraient rebutées par un détail qui ne leur sem-blerait pasheureux. Jele répètececi est une prendèretentative, d’autres suivront avant que nous arrivions à la perfection. Mais il faut que tout le monde vienne ici avec des yeux neufs avec un esprit ingénu et ne cherche pas à comparer avec des expositions précédentes conçues en style traditionnel, Gaston PULINGS. SALON TRANSFORMABLE. VAN OFFVFL LT aosEr. III