tecte aurait construit une ou deux maisons dans le style qui lui est propre. Ils auraient chacun meublé et aménagé celles-ci. D’un commun accord ces artistes s’étaient arrangés pour présenter un ensemble harmonieux. Les urbanistes se chargeaient des jardins. Le projet était prêt, il était des plus intéressants. On parvint à réunir près de nombreux industriels, qui seraient leurs éditeurs, une collaboration matérielle qui ?élevait entre 5 et 600.000 fr. Mais pour le gros oeuvre, la construction proprement dite, qui ne devait attirer sur les entrepreneurs ni attention, ni réclame, ils ne reçurent aucune offre généreuse. Ils sollicitèrent du Comité les ra5.000 fr. qui leur manquaient. Leur demande ne put être agréée et leur beau rêve sombra. Ne nous étonnons pas trop de cela. La Belgique est la terre choisie de l’amateurisme. Il n’y a pas une jeune fille qui se respecte qui ne fasse du batik, du cuir repoussé, de la broderie, de la peinture sur soie. Les écoles professionnelles se chargent de les pervertir dès le jeune âge, des écoles spéciales continuent leur dénaturation artistique. Car les modèles varient peu, les stylisations sont poussées à l’extrême, la nature est corrigée et nettoyée et ces braves enfants croient créer du moderne et se gâtent le goût et les sens dans le plus pompier et le plustyrannique des académismes. La vie familiale en est empoisonnée. Il n’y a pas une fête, un anniversaire qui se présente, sans que l’on vous offre une liseuse en cuir rehaussée d’un paysage capable d’arrêter un rapide, un coussin brodé de fleurs chlorotiques ou un châle dont le fondu des tons et le mélange des formes font penser à un gâteau effondré. Or, hélas ! tous les professeurs de ces demoiselles ont tenu ce qu’elles exposent à Paris. Elles ont remplacé les artistes, les créateurs. Ils Quand donc tous ces amateurs comprendront-ils que l’art nécessite un sacrifice absolu, qu’il n’est ni un passe-temps, ni un amusement. Que l’on ne dessine, ne compose et ne peint pas en regardant des modèles ou en suivant des théories, niais en observant la nature. Qu’il vaut mieux produire une oeuvre mauvaise, mais personnelle, qu’une oeuvre parfaite dans laquelle on ne retrouve pas son auteur. Un corps sans âme ne vit pas. Du Pavillon d’honneur d’Horta, disons qu’il représente assez bien notre art moderne déjà typique en ses lignes verticales. Le première salle est éclairée horizontalement par trois baies superposées qui, à l’extérieur, sont cachées par un ensemble de sculptures dues au statuaire Pierre Braecke. Il y a tout un cortège de statues en ronde bosse faisant le tour de l’aile d’entrée et symbolisant les arts décoratifs venant rendre hommage aux trois figures principales repré-sentant l’Architecture, la Peinture et la Sculpture. En dessous deux frises ornementales ajourées. Dès l’entrée, cet éclairage spécial oblige le visiteur à lever les yeux. D’un coup d’oeil il apeiçoit la ligne générale et l’ensemble du pavillon. Après le hall d’entrée le visiteur doit gravir quelques marches qui ralentissent la circulation et permettent au public de juger l’aspect des frises décoratives qui ornent la salle principale. Chaque plan architectural du pavillon peut être découpé en feuilles. Il n’y a pas un motif qui ne puisse être compris dans une plaque de plâtre. Tout cet ensemble a été composé pour donner son effet le soir. Quand il est illuminé au moyen de milliers de lampes électriques, heureusement disséininées, l’impression est très vive. STAND DL 4i,C01,E D’ENSEIG.DMIT PROFESSIONNEL. ST.LUC, DE CAMD