créer une atmosphère de sereine intimité dans cette maison de poupées dont les humains s’accommoderaient sans peine. Chacun des meubles qui garnissent cet heureux foyer est fabriqué avec un soin délicat le buffet, la table, les chais., l’horloge, la maie, tout est brillant, poli, finement tourné et sculpté, c’est là une oeuvre consciencieuse et la conscience a bien des mérites… On retrouve en ce village du jouet de bien vieilles con-naissances : les soldats de plomb et les oiseaux chanteurs… Mais les soldats de plomb évoluent ; ils quittent volontiers l’armée pour rentrer dans le civil ; ils deviennent aviateurs, automobilistes, explorateurs. On les voit, sous ces nouveaux avatars,en route pour le pôle ou pour l’équateur. Que n’est-ce là un signe des temps nous présageant la pacification défi-nitive des peuples ? Les oiseaux chanteurs vivent toujours dans des cages dorées et j’ai vu les yeux des fillettes s’agrandir d’admi-ration devant les plumages des colibris chatoyants et minus-cules, ou devant l’ami Jacquot perché sur le dossier d’une chaise, calotte sur la tête et lunettes sur les yeux. Mais au village des jouets les oiseaux chanteurs ne chantent pas… Faut-il supposer qu’a l’aube seulement, quand la route est déserte, ils lancent leurs roulades vers, le ciel ? Rendons enfin honneur aux reines de ce royaume, aux poupées qui parent le village de leurs grâces rayonnantes, de leurs élégances féeriques. C’est encore l’exposition de Mme Lal.arska qui, dans ce ro6 domaine, l’emporte en abondance et en fantaisie. Cette artiste a le diable au corps… Tout lui est bon pour donner vie à ses créatures… avec un chiffon de toile à sac et une pelote de ficelle, elle serait capable d’improviser une impé-ratrice. Des copeaux de cellophane font des chevelures, des bouts de frange d’ameublement, des galons, des rubans hétéroclites se transforment sous ses doigts en parures royales, en apprêts d’apothéose. Elle est d’une virtuosité étince-lante et inépuisable. Cette formule de la poupée de chiffon est d’ailleurs très heu-reusement exploitée. Mme Consuelo Fould présente un Por-trait des fées, d’une poétique fantaisie, ses poupées sont d’un travail délicat, minutieux, patiemment achevé. Mlle Louise Deverin a mêlé dans Une rue montante à Marseille, les per-sonnages les plus cocasses. Des danseuses javanaises voi-sinent avec de belles r banoum e voilées, des négrillons, dont le ventre transpercé d’épingles sert de pelote, se tordent en contorsions grimaçantes, une marchande de poisson pré-sente son éventaire qui ravira les petites filles qui aiment jouer à la marchande. Il y a là beaucoup d’idées qui, si l’artiste possédait de plus larges moyens d’exécution, pour-raient être très salutaires au rajeunissement des jouets. Dans trois autres maisonnettes encore, la poupée d’étoffe dite, paraît-il, poupée de salon, triomphe aussi. Ce sont les somptueuses poupées de Mme Rouxel : Un bal à Venise, et les poupées plus innocentes peut-être mais non moins somptueuses de Mme Jeanne de Kasparele : Une fêle cosluntée dans un parc. Les poupées de Mine Rousel sont évidemment î .1=MMIMMI•ela Dononen■ photogrnplgi, ale 31 He» y D’Allemog CRATEAU DE POUPÉES. MEUBLES EXECUTES PAR Les murn,És SOUS LA DIRECTION.. MI, NIATEIEUSSENT, ANDRE UEXIA ET c.mtÈme.