LA SCIENCE Dans cette merveilleuse Exposition qui est une fête per-pétuelle pour nos yeux et notre esprit, il est presque impos-sible de séparer la Science de l’Art, tellement leur collabo-ration est intime, parfaite et mystérieuse. C’est ce qui en fait le charme indéfinissable. Bien qu’on ne la voie nulle part, la Science manifeste partout sa présence. D’abord, L’industrie de la T. S. F. qui remplit une salle de ses appa-reils s’est aussi laissé influencer par l’art moderne. On admirera avec quelle habileté elle dissimule dans des meubles d’une forme exquise ses appareils rébarbatifs, ses lampes, ses piles. Les hauts parleurs se sont transformés en objets d’art. en écrans pittoresques, en tableaux suscep-.1,10:IT Fer r. DENIARIA nous lui devons la magie de ces éclairages étonnants qui la nuit transforment cette Exposition en une ville féerique. Les nouvelles découvertes relatives aux effets des effluves électriques dans les gaz rares neon crypton ainsi mélangés aux vapeurs de l’arc au mercure ont révolutionné l’art des enseignes et de l’éclairement des devantures parisiennes. Arrêtons-nous quelques instants dans les trois petites salles qu’on a consacrées aux appareils scientifiques. Ces appareils ne sont plus, connue autrefois, parés d’ornements superflus. Tout en répondant simplement à l’opération scientifique h laquelle ils sont destinés, ils n’en présentent pas moins des formes adoucies et harmonieuses. C’est ce que l’on constatera en examinant les appareils de mesure, compas, sextants, baromètres, spectroscopes, pendules électriques, jumelles, microscopes, lunettes et télescopes. 100 tibles d’orner somptueusement une table, une cheminée, une cloison ! Et c’est ainsi que dans un joli décor les ondes invisibles captées nous apporteront, venant des quatre coins du monde, les nouvelles, les concerts, les opéras, les discours et les conférences de nos savants et de nos artistes. La photographie et la cinématographie dont l’on vient de célébrer le centenaire de leur invention purement fran-çaise n’ont pas été oubliées. On verra que l’autochromie et la photographie en couleur y ont accompli d’extraordinaires progrès. Ils peuvent rivaliser avec la peinture. Enfin le public s’initiera aux mystères de la prise de vue cinématographique en pénétrant dans le studio de la Société des Auteurs de films, éclairé par des projecteurs Gaumont et par les lampes à mercure de la Verrerie scientifique. Paul BECQUEREL.