i11 lit F ie.. CALAIS DE L’ÉLÉGANCE RAMPES LN PER FORGE ET LUSTRES 01: BAGUÉS ART ET INDUSTRIE DU MÉTAL Il y a le fer, et la fonte de fer. Le fer forgé, travaillé au marteau. Et la fonte, qui est le fer tel qu’il sort du creuset, et moulé sans que la lime aile marteau ne soient admis, une fois la pièce refroidie, à aiguiserles angles, assouplirles courbes, préciser les détails. Du point de vue de l’art, la mise en oeuvre de ces deux matériaux fournit, on le conçoit sans peine, des effets totaletnem différents. Le fer porte directement la marque du travail humain. La fonte, infiniment moins pathétique, sent la machine, l’aveugle machine qui laisse couler les bavures, amollitlescontours, alourdit les formes. De plus, le fer brillant, lustré, donne lieu à des combinaisons de lumières. La fonte est terne, d’un gris uniforme, sans poli posrible. C’est cependant la fonte qui doit requérir aujourd’hui plus spécialement l’attention de tous ceux qui voudraient con-férer aux arts décoratifs un caractère industriel. Les tra-vaux de fonte sont reproductibles à grand nombre. Le fer donne des pièces uniques. Il a, de plus, l’inconvénient de s’oxyder. Dans les appartements, on lui préfère, à cause de cela, Je bronze et le cuivre, Et il doit être peint si on l’emploie à la décoration extérieure des édifices : enrobé d’enduit, il perd alors ses qualités de finesse, on le distingue difficilement de la fonte. De plus, et cet argument a de nos jours une force souveraine, le fer forgé revient à des prix abor-dables aux seuls mécènes, quand la fonte permet des réalisations expéditives, au meilleur compte. Que nous le déplorions ou non, écrit M. Henri Clouzot, nous sommes con-‘ damnés à la fonte comme à la dentelle mécanique, à la toile imprimée au rouleau, à la porcelaine décorée par la décalcomanie, à tant d’au-tres progrès industriels qui se traduisent par une ré-gression en art évidente. Mais pourquoi nos décora-teurs ne font-ils rien pour nous les rendre supporta-bles? La technique du mon-tage industriel de la fonte une fois admise, pourquoi ne cherchent-ils pas à y mettre une note d’art? La fonte ne supporte pas un travail délicat de décor. Pour se démouler aisément, elle n’admet que des saillies simples, sans enrou-lements ni reliefs compliqués. Mais il reste les lignes, la silhouette, les plans, et c’est assez pour qu’un véritable artiste, soucieux d’étudier consciencieusement un modèle, en tire un parti excellent. L’erreur, donc, c’est de se borner à produire en fonte, de forcément grossières imitations de travaux de forge. Ceux-ci ont tant de supériorité, de prestige, que nos ferron-MARTEAU DE PORTE. Phob Rep FONTAINE. ÉDITEUR 95