MAROQUINERIE Les produits charmants de la maroquinerie com-posent la classe q du deuxième groupe. Une galerie spéciale leur a été réservée dans le Grand-Palais, rationnellement aménagée, derrière la Salle des Congrès, par l’architecte-décorateur A. Domin. Ils sont aussi à travers toute l’exposition, dans les pavillons, les stands, les bou-tiques, où ils jouent le rôle, parfois essentiel, du détail imprévu, de la note fantaisiste, du « rien v qui fait valoir tout un ensemble. En dehors d’une renonciation générale, réglementaire et peut-étre provisoire, à l’imitation de style, deux tendances caractérisent la production de 1925, tant en tabletterie, maroquinerie qu’en architecture par exemple. D’une part, on voit le décorateur se contenter de mettre en valeur, discrètement, les seules qualités appartenant à la matière ; d’autre part, on ne s’interdit pas l’ornementation de celle-ci, par incrustation, intervention de petit fer, sculpture, enluminure, adjonction de menues pièces de métal, voire de plumes. A signaler, aussi, que les matériaux les plus précieux sont les seuls employés. L’importance du cuir fut telle, autrefois. que les Chinois avaient cru devoir attribuer à un empereur l’in-vention du travail de cette matière dont les hommes ont dû faire leur premier lit comme leur premier vêtement, puis des armes, des cuirasses (le nom l’indique), des meubles, des tentures, des reliures, de gaines, des chaussures. Les sacs à main sont les plus nombreux — comme de juste. Car ne sont-ils pas, aujourd’hui. le nécessaire complé-ment de la robe sans falbalas ? Il fut un temps où l’élégante sortait sans pochette de cuir, sans sac de soie, sans vanity case ■, d’aucune sorte alors, une voilette lui adoucissait les traits et, de ses mains étroitement gantées, elle retenait la lourde ampleur de ses robes majestueuses. La complexité des lignes de la toilette permettait d’ailleurs de dissimuler une ou plusieurs poches on pouvaient se glisser sans incon-vénient le mouchoir, le flacon de sels, les épingles, voire le bâton de rouge. Il en est pour chaque toilette et pour les goûts les plus divers. Telle dame éprise de correction peut s’en tenir à la moire à fine monture, ornée d’un chiffre discret ; une autre, plus amie de la couleur, peut se plaire à manier une grande pochette à dessins cubiques et bariolés. Et il y a toute la SAC Dl VOYAGE. HEMMES gamme… Toutes les teintes, toutes les formes sont admises, pourvu qu’elles restent dans la note de la toilette, s’har-monisent avec les autres accessoires, tels que le gant, l’en-cas, le tom-pouce, l’écharpe de batik. Nous retrouvons là les cuirs les plus fi., les soieries les plus riches, les velours frappés, les brocarts, les lamés, les rubans, les plumes, la mousseline, l’ivoire, la nacre, les pierres précieuses. ,,,,, ,,,,, IMMMUOMMIUMIU1 Mamie! Iréres SAC AVEC FERMETURE AUTOMATIQUE. HERMES On a accusé la mode actuelle d’être trop facile et trop uniforme. On avait tort. Si la ligne générale est relativement simple, le problème de l’adaptation individuelle n’en est que plus difficile à résoudre élégamment ; il importe de savoir choisir les aCcessoires avec un raffinement de goût par quoi s’exprime tout le charme d’une personnalité. Il n’est que juste de rendre grâce à cette mode qui a permis aux artistes et aux fabricants de présenter, au lieu d’articles dits clas-siques, monotones, des fantaisies, des nouveautés qui pour-raient bien finir par signifier une rénovation totale, jusque dans les moindres détails, des industries artistiques fran-çaises. Vous irez donc voir, au Grand-Palais, les envois de M. Louis Vuitton, sobres de ligne, laissant toute sa saveur naturelle à la matière ; les sacs robustes, en cuir natté, de M. I,. D. Germain ; les boites décorées de gouaches, de M. Malo-Renaut ; les sacs en perles, à ornements géomé, triques, de M. Lévy-Fribourg ; les merveilleuses laques, sur cuir et sur métal, de M. Jean Dunand ; les sacs en soie, brodés, de M. Henri Alkan ; les brosses ingénieuses de M. Robert Maury ; les malles, pratiques, de M. Moynat ; les objets en bois, cossus, de M. Mafieux ; les brosses ivoi-rines et cubiques de M. Eriven ; les sacs or et argent, somp-tueux, d’un goût raffiné, de M. Héringfeld ; les brosses, 85