• ti b’. Ce petit bidon qui con-tient  » Antinéa  » ou  » Au fond de la mer  » ferait pendant sur la hanche’ d’Eros au car-quais du divin espiègle. La vitrine nous offre encore des pots de rose ans couleurs du beau temps;  » Maharadjah  » senteur orientale dont le contenant monté sur un pivot reçoit un ca-puchon or et noir.  » Borgia  » dont une seule goutte rend fou, dit-on, et dont l’écusson vert et rouge figure au VAPORISATEURS flanc noir de l’étui une CRÉATION ri xosmn. vipère à la langue de feu.  » Chaque fla-con de Rosine, a expliqué M. Nozière, est un objet d’art longuement composé pour être en complète, intime et profonde harmonie avec la senteur qu’il recèle. La forme, les nuances expriment plastiquement le sens caché en ces gouttes odoriférantes. La qualité même du cristal concourt à sa ténébreuse et profonde unité. Un choc léger en tire des notes claires comme de pures senteurs ou graves… Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. On ne saurait mieux dire. A toutes ces préciosités ajoutez encore ce coffret minia-ture avec motif en relief, qui garde son secret, ce flacon vert bouché d’or où  » Toute la forêt  » concentre son arome, ces ampoules au sérum odorant pour injecter vos cigarettes et, dans le goût du printemps, des vaporisateurs aux fines dentelures  » Hulma « , l’étrange fleur se garde en un corps égyptien. Enfin voici des boîtes précieuses qui portent en médaillon l’effigie d’un radjah, prince des modes et de la fantaisie et qui ressemble comme un frère à son modèle et créateur Paul Poiret. Contraste. Sobriété dans la présentation Jeanne Lanvin. Nous sommes toujours au domaine des grands couturiers. La boule de parfum, noire ou dorée, avec, gravée en demi-cercle sur son flanc, la jeune femme et la fillette à quoi l’on reconnaît le signe de la maison, s’arrondira avec à-propos, Madame, sur l’étagère ou sur le guéridon de votre chambre. Vase au pied de cuivre, aiguière ou burette, portent en leur panse amincie Frivolia, Divinité, et cette autre déesse attardée aux fins d’un romantisme  » La Rose Jocelyn « . Ce sont là senteurs de Codet.Du même « Le secret de Suzette » et  » Brindilles parfumées  » s’enferment en des cristaux sans cou et qui se sont fait d’anguleuses épaules. Vestige d’un temps où l’orientalisme fournissait toute une bibeloterie de pacotille, voici l’éléphant  » Kimnet  » en por-celaine que présente Lubin. Qu’elle est loin notre enfance 78 où nos yeux s’amusaient de l’objet d’étagère. Le lézard en relief au flanc du carafon, le sabot, que sais-je encore, je les retrouve ici, en objets de vitrine, r’ Douce France « , les parfums sont en boule de verre.  » Lacdor-Lubin  » amenuise un bouchon pointu.  » De fleur en fleur  » s’inscrit sur un flacon de plumard, serti sur son pourtour d’un lacet noir qui se termine en boucles. La fantaisie se dépense encore sur les flacons des parfums de Vigny. Les bouchons surtout ont eu l’attention du créa-teur Papillons, tête d’oluan doré, le bec ouvert; tète de nègre, perruque au vent, tout l’accessoire de riches cotillons. Le petit flacon quadrillé peut encore ravir l’âme candide d’une fillette amoureuse. La cage à Perroquet de Corday et Javey amusera des demoiselles d’âges caducs. Le jet parfumé qui semble un obélisque ou ce  » Kai-Sang  » assez chinois pour un profane appartiennent aux époques défuntes. Je préfère Bi-Oxyne dans son utilité pratique. Sa brosse bascule sur le clsvier des dents. C’est net, c’est propre et d’une hygiène b tonte épreuve. Sa poudre blanchit le fond de petites coupes de grès flambé sans prétention. — Voilà qui n’est pas, direz-vous, de l’ordre des parfums? Mais quoi donc à plus d’exquise fraîcheur, mademoiselle, qu’un émail clair, entr’aperçu dans vos sourires… Là où nos maîtres-parfumeurs ne montrent rien que des récipients commerciaux sans autre intérêt que leurs volumes de bocaux d’officine, l’aménagement des stands a été heureu-sement confié à des décorateurs avertis. Dominique, dans une harmonie rose, beige et argent, réalise deux types modernes, simples et de haut goût de ces stands. Le premier, celui des parfums Houbigant, fait rayonner ses panneaux uniformes coupés de barres géométriques sur une petite estrade en demi-cercle; l’autre (Cheramy) est fait d’une suite de curieuses niches vitrées régulièrement découpées dans les murs d’une galerie mystérieuse. •Un vitrail lumineux, coloré de cinq tons en indique l’entrée. Le stand Rigaud aménagé par » l’Art Français  » joue dans une note plus sombre. Ces boiseries, de bas en haut, encastrent des vitrines dans lesquelles s’étalent richement l’étui de cuir à six flacons, la boîte de poudre arron-die dans son miroir et le sachet à glands d’or. Un autre stand est composé d’un petit meuble vitré. Des panneaux agréa-blement peints déco-rent les murs de ce petit salon. Ce sont les parfums de Gelé qui étiquètent sur leur flacon des noms gréco-français Mythys, Per-lys; une personnalité MACON ET BOITE CRÉATION. VIGNY »