Franchissons maintenant le seuil du Pavillon Christofle-Baccarat. L’impression première est éblouissante. Dans un cadre aussi peu autoritaire que possible, afin de laisser aux œuvres exposées toute leur valeur, se déploie la plus féerique harmonie « argent et cristal» qui se puisse rêver. • Parmi les étincellements de métal et de verre que multiplient à l’infini de grands miroirs, l’on devine mille formes scintillantes dont la lumière électrique avive et exalte la splendeur et qui ont l’air irréelles, qui ne semblent exister que par les reflets qui sans cesse s’y posent, s’y brisent, s’y combattent, y rebondissent, les caressent, comme un vol innombrable de mouches d’or. —4’44 » • ‘11.10:_ COUPE OVALE A COUVERCLE BOUTON AMBRE rimants. BOITE OVALE BOUTON AMBRE L’ceil cependant, peu à peu, s’accoutume à ce spectacle magique. L’on s’approche de ces choses étincelantes, on les isole les unes des autres par le regard, on les dépouille de leur parure splendide, on les discerne, on les examine, on les étudie, on prend contact avec leur réalité, et l’esprit critique reconquiert ses droits. *** D’abord, une constatation d’ordre général s’impose : c’est qu’au choix, à l’élaboration, à l’exécution de toutes les pièces d’orfèvrerie que présente W. Christofle, a présidé le goût le plus éclairé et le plus sûr et que, dans la mesure du possible, tant en ce qui concerne les créations d’apparat et de haut luxe qu’en ce qui constitue, si l’on peut dire, la production courante, ont été écartés tous risques d’à-peu-près, de hasard, de hâte, d’originalité systématique et d’étrangeté passagère. Entre tous ces modèles, l’on n’en découvrira aucun qui n’ait été sérieusement et longuement étudié et conduit à son point le plus haut d’harmonie intime et de perfection. II apparaît ensuite et très nettement que le souci de la forme, avant celui de l’ornementation, a dominé tous les artistes, collaborateurs peœlanents ou passagers de la Maison Christofle à qui ces modèles sont dus. Enfin, rien ici ne se rencontre où ne soit visible le respect des conditions et des traditions techniques particulières à l’art de l’orfèvrerie et qui font sa gloire ; jamais la ma-tière n’est violentée, n’excède ses possibilités, n’est condamnée à ces jongleries par lesquelles naguère elle fut trop souvent torturée. La plupart des pièces expo-sées à l’Esplanade des Invalides, comme la plupart de celles que •ORTE-ASSIETTER l’on peut voir dans le VASE BOURGEON standcChristoflee,Clas-se ro, au Grand Palais, C. Kik», el sont des pièces types 74 oRvÈvxeRrn CHRISTOFLE