vrai ‘qu’elle n’est pas plus moderne que le musée du Louvre… Il y a aussi des spécialistes pour ex – libris, cette vignette que tout bibliophile devrait se piquer de pos-séder. Mais on en voit un nombre beaucoup plus considérable aux Sa-lons, surtout à celui d’Automne. Ici, Bécan, René Stern, Phil. Burnot, sobre et distingué, représentent la corpo-ration, ainsi que Coquemer, très déco-ratif, qui dessine avec le même bonheur, des étiquettes commerciales. C’est peu en vérité. Il en est de même pour les papetiers, que l’on semble avoir pris soin d’écarter, comme une concurrence pos-sible aux gros fabricants. Les papiers de garde, eux-mêmes, si individuels, ne sont pas mieux traités. On n’en voit que de rares spé-cimens, alors qu’ils sont légion. Je me contenterai de citer ceux de Mue de Félice. Les procédés de reproduc-tion photomécaniques n’ap-paraissent que sous deux importantes firmes, celles de Léon Marotte et de Jacomet et l’enluminure sons la firme de M. Saudé qui a écrit un Traité de l’art qu’il pratique avec une incon-testable supériorité. Une exposition ne peut que don-ner les grandes lignes de l’art d’un pays et d’un temps. Quelle impres-sion générale se dégage-t-il de la présente manifestation ? On peut la définir : le triomphe de la couleur. Bracquemont, rapporteur de la Gravure à l’Exposition universelle de 1889, écrivait ces lignes : fait dominant, la tendance cacaoté-LBPAVILLON D, NIMBIONS A. £7 J. PBBRBT, ARCIIITEPT, Évv pas moins ristique de la gravure actuelle, c’est la recherche de la couleur. Il entendait ce terme à la façon des graveurs, pour qui il signifie une grande variété dans les valeurs du noir au blanc. Nous-mêmes, nous constations, dans le volume consacré, par la Gazette des Beaux- A rts,. à l’Exposition de 19oo, que  » la recherche du coloris (et non plus la couleur !) dominait l’es-tampe contemporaine. r Il n’avait pénétré le livre, et, depuis, il n’a fait que progresser. ININBIBIln DU PAVILLON ABBE. LEVID. 7. Pxc DBLI011.5 DB , LI111,1D, LAROUSSE Au terme de cette revue, y a-t-il quelque conclusion à formuler ? Certes Elle ré-pondra à certaines critiques d’ordre général qu’on adresse à l’art de notre temps et au livre, puisqu’il en est une des plus nom-breuses et des plus rayon-nantes manifestations. Cette conclusion, je l’em-prunterai à un penseur qui n’était point un esthé-ticien, mais qui avait fait le tour de bien des idées. La voici: L’esprit de l’homme n’est jamais absurde à plaisir et chaque fois que les productions de la conscience apparaissent dépourvues de raison, c’est qu’on n’a pas su les comprendre. – Cette parole de Renan doit inci-ter tous les esprits de bonne foi à chercher à mieux compren-dre, pour mieux juger, mais j’avoue qu’il y faut beaucoup de patience, de bon vouloir et ne pas être embarrassé par des principes d’une trop rigide fermeté. CLÉMCNT-J.AMN. 69