kr’ procédés photomécaniques les plus perfectionnés et, par suite, les plus fidèles. Pour dominante que soit la couleur, elle est loin — et c’est heureux I — d’avoir conquis tout le terrain biblio-philique. Le livre en couleurs est charmant, mais le grand livre sera toujours en noir. Hellen, associé à Sergent, dans Les Fêtes Galantes, Chansons Françaises, Les Affaires sont les Affaires, etc., pré-sentent des titres de belle tenue et, dans ce dernier ouvrage, une habile typographie qui côtoie, sans fléchir, les rudes bois d’Hermann-Paul ; c’est ce que fait Le Goupy (La Revanche du Corbeau et Le Chdtiment des Amantes cruelles, de Boccace) ; c’est ce que fait Claude Aveline (Dix-Sept histoires merveilleuses, Alfred de Vigny, par A. France); c’est ce que fait Léon Pichon dans son Enfer, dans son Lépreux de la Cité d’Aoste, dans son Anthologie grecque dans son Rabelais, dans son Lasa Veneris ; c’est ce que fait Bemouard, plus épris que quiconque de la couleur de la page par la seule typographie (Abrégé de l’Art poétique /rançois, de Ronsard), de même que le «renais-sants Louis Jou, dont Le Prince, de Machia-vel, imprimé sur des caractères de sa main, est un effort comparable à celui de William au delà du Détroit. A vrai dire, la plupart des éditeurs, comme s’ils sentaient que la couleur est, à notre époque, un trompe-l’oeil trop facile, cherchent à réaliser de beaux livres monochromes, même sans illustrations. Je viens de citer Bernouard, il y a aussi La Cité des Livres, (Le Thédlre de Racine, Le Roman français d’aujourd’hui); Bossard, La Pléiade, les Éditions des Quatre Chemins, etc. Ces dernières. publient des fac-similés parfaits d’incunables, comme le Villon de 0489, La Danse macabre, de 0486. Les illustrateurs constituent une véritable armée, qu’une Iliade seule pourrait dénombrer. Tout le monde tonnait les noms de nos principaux graveurs sur bois : Siméon, Vlaminck, Cheffer, Galanis, J.-L. Perrichon, P.-E. Colin, Latour, Max. Vox, Broutelle, Paul Baudier, Vibert, Ouvré, J.-P. Dubray, Gab. Belot, Noury, P. Gusman, Hermann-Paul, Émile Ber-nard, H. Lespinasse, Deslignères, Daragnès, Dignimont, Carlègle, Véra, Jeanniot, Brayer, etc. plus ceux qui décorent les éditions Fayard et Férenezi, lesquelles ont réalisé ce tour de force commercial de donner pour 2 fr. 50, illustrés de bois pour la plupart originaux et imprimés sur un papier valable, des textes choisis parmi les plus appréciés sinon les meilleurs, de la production contemporaine. Mais il y a aussi les autres procédés de gravure qui, tou-jours, inlassablement, reviennent à la charge, et cherchent à supplanter le bois dans ce qui est son domaine légitime. Il faut bien qu’il y ait à cela une raison persistante. Cette raison réside, je crois, dans la relative facilité d’exécution de la gravure sur bois. On arrive à faire un bois agréable, que l’on ait du métier ou que l’on n’en ait pas. De là, une abondance contraire au goût de l’amateur, qui tient a la rareté. En outre, le bois a toujours eu une ré-putation démocratique, ayant été naguère, l’illustration des calendriers, des almanachs, des images de sainteté, que le colporteur offrait le long des routes ou dans les foires ; or, l’amateur, surtout s’il est nouveau riche, récemment issu du bas commerce ou du tâche-ronnat, n’aime pas à acheter ce qu’il a pu acquérir dam sa condition première. De sorte que, pour des raisons de fausse esthétique, « -zeze.,=.:ezry. »— de spéculation, de psychologie, et aussi de besoin de changement, le bois, qui parvient périodiquement à sortir du néant, est, périodiquement poussé à y rentrer. Actuellement, l’attaque est menée par le burin libre et la lithographie. L’eau-forte, sauf celle en couleurs par 65