LES JARDINS L’absence d’homogénéité qui frappe à l’Exposition tient presque uniquement au peu de place dont on disposait : les constructions trop rapprochées semblent gênées, leurs couleurs se nuisent au lieu de s’harmoniser. On aurait évité ce défaut si l’Exposition s’était ins-tallée aux portes de la Capi-tale comme beaucoùp le souhaitaient; ses architec-tures se seraient étendues sur de vastes terrains, et, les jardins, au lieu d’être réduits à de simples échan-tillonnages, auraient joué un rôle de premier plan: ils auraient créé un lien enta. chaque pavillon, ils nous auraient permis de les voir isolés les uns des autres, et de mieux apprécier leurs qualités. Peut-être, après tout, était-il nécessaire de cons-truire au centre même de Paris pour atteindre on maximum de recettes. Ce n’est point parce que nous avons à parler des jardins que nous leur attri-buons de l’importance et que nous nous plaignons du peu de place qu’ils tien-nent à l’Exposition.  » L’art des jardins  » associé à l’archi-tecture n’est pas le moindre des arts décoratifs. Mais il est inutile de revenir sur ces considérations générales oublions le parc aux grandes lignes que nous aurions souhaité et acceptons simplement ce que l’on a pu nous pré-senter. A cause de ce manque d’espace et de l’infinie va-riété des terrains découpés en tous sens par les archi-tectures, les maîtres jardi-cistes se sont trouvés aux prises avec les plus grosses difficultés. Il ne s’agissait point, en somme, d’exposer un jardin préparé à l’avance mais de le créer sur place en tenant compte de toutes sortes de circonstances : des mouvements du sol, de l’emplacement des bâti-ments voisins, des vues, de l’éclairage, etc. Exercice compliqué devant conduire parfois à un résultat mé-diocre. Il est certain, par exemple, que celui qui avait à remplir un très petit rec-tangle n’avait pas la possi-bilité d’étendre bien loin son imagination. JARDIN ne mattet-stavees ‘1,1tRI:S IIE J. ET J. MARTEL. Photo Art l’ivard LA FONTAINE DE (cas DURRIIALTER DEVANT te PAVILLON OU CONI>IP,SARIAT GÊNERAI. JARDIN nn LA CALER,. »1,10811.1. Ceux qui se sont installés sur leCours-la-Reine n’ont pas été les plus mal servis; ils y ont trouvé des arbres qui, habilement utilisés, ont constitué vrai-ment un fort beau cadre. Ailleurs on s’est contenté de’ faire venir un peu de terre et beaucoup de fleurs. L’avenue principale est bordée de longues plates-bandes fleuries, cou-pées à intervalles réguliers par des arbustes; elles forment une bordure à Pholo A, I » ivar SCULPTURE D. DESPIAU 59