TAI,.1UTSI, EN POINT D’AUBUSSON. PAULINE PENGNIB7. ÉDITÉ PAR LA MAISON BRAQUENIÉ Le batik n’est cependant pas monopolisé par cette artiste infatigable. D’autres exposants plus modestes expriment assez heureusement leur personnalité dans cette forme brillante de la décoration. Mlle Berthe Vergne a créé des écharpes et des sacs qui sont en excellente harmonie avec l’élégance de la femme contemporaine ; Mlle Conyba, Mlle Alice Kleinmann apportent l’une et l’autre une note très personnelle dans la composition de leurs tissus. Mlle Mab expose des batiks joyeux, colorés, empreints d’une fougue un peu sauvage qui fait songer à des fêtes champêtres, à des danses rustiques de peuples insouciants; ils ont une origina-lité franche et savoureuse. La femme excelle dans ces sortes de travaux parce qu’elle adore la couleur et qu’elle a depuis longtemps acquis par l’attention qu’elle apporte à sa toilette, une salutaire expé-rience sur ce point. Cette expérience on la retrouve dans les beaux tissus imprimés exposés par Mme Paule Marrot, par Mlles Suzanne Bertillon et Renée Vautier. Les tissus de Mme Paule Marrot sont d’une grâce charmante, ingénue, et naïve; ceux de Mlle Suzanne Bertillon, très chargés d’or et d’argent, sont d’une richesse complexe qui se prête aussi bien aux décora-tions d’ameublement qu’à la toilette. Les tissus de Mlle Renée Vautier sont à la fois légers et somptueux et la ligne aérienne de leurs arabesques fait songer à Marie Laurencin. La métal-lisation discrète et fondue de ces tissus leur prête un carac-tère séduisant d’irréalité et Mlle Renée Vautier affirme là un jeune talent dont on avait pu, en de précédentes exposi-tions, au Pavillon de Marsan notamment, pressentir le déve-loppement prochain. Mlle de Félice expose aussi quelques tissus décorés dans une note sobre et retenue, Mlle Suzanne Roussy a exposé d’agréables ensembles de sacs et d’écharpes qui ont de la fantaisie et de la gaîté. Mais un trop grand nombre de ces oeuvres sont groupées 56 pêle-mêle dans une même vitrine; elles ne se font pas toujours valoir mutuellement et l’on ne sait plus, une heure après les avoir vues, si l’on préfère les oeuvres de Mlle Berthe Ver-gne à celles de Mlle Fargue, ou celles de Mme Bonfils à celles de Mlle Yvonne Binet. Si les tissus imprimés sont intéressants les tissus décorés à l’aiguille ne le sont pas moins, qu’il s’agisse de tissus brodés, ou de tissus ornés d’applications. Dans les tissus brodés, il faut remarquer les beaux châles de Mme Vasticar aux coloris vigoureux et barbares, les broderies sur haïk de Mlle Évelyne Dufau, les broderies perlées de Mme Emile Poubelle. Mais il faut mentionner tout particulièrement les tissus décorés par applications de Mlle Margarita Classen-Smith. Ces tissus à décors géomé-triques sont extrêmement intéressants. Mlle Classen-Smith compose ainsi non seulement de jolis accessoires de toilette comme l’écharpe, le sac, l’ombrelle, l’éventail mais encore d’admirables manteaux du soir d’une très haute élégance. Dans divers stands de couturiers on retrouve, toujours avec un égal plaisir, ses créations qui ont de la hardiesse et de la maîtrise et qui attestent une inspiration très personnelle. C’est un nom à retenir. Un des genres les plus claSsiques des travaux d’aiguille est abondamment représenté à l’Exposition je veux dire la tapisserie. Durant un quart de siècle cet art charmant et minutieux avait été dédaigné; des doigts patients l’ont relevé et les beaux exemplaires de tapisserie ne manquent pas sous les plafonds du Grand Palais. Toutefois le petit point et le point croisé sont peu cultivés. C’est le point d’Aubusson MANCHE) BRODÉES, S,OVAQUIE