UNE FIGURE DE DANSE. – MODÈLES DE JENNY, CALLOT MEURS, JEANNE LANVIN ET wmern (MANNEQUINS SIISGEL) quantités d’autres dont la multiplicité et la perfection sont un facteur trop indispensable pour qu’absents on puisse porter le moindre jugement sur ceux qui les fabriquent. Il. y a aussi le chapitre bijoux. Pour plus stable que soit la mode des bijoux, elle n’en existe pas moins, ainsi qu’on peut s’en rendre compte au Grand-Palais, où tous les grands bijoutiers de la rue de la Paix sont représentés. Chacun de ces stands offre aux admi-rations deux sortes de joyaux : les belles pierres, en général de montures relativement simples, et les bijoux dits de fantaisie pour la création desquels on n’a jamais trop d’idées folles, et vers lesquels on tend de plus en plus, peut-être en raison des prix prohibitifs des premiers. Nous recommandons à l’attention des visiteurs les stands de Cartier, Brandt, Fouquet, Van Cleef et Arpels, ces derniers possédant des pierres d’une qualité vraiment incomparable. Il y a à côté de cela nombre de stands d’où ne sont absentes ni la laideur ni la vulgarité. Mais l’ensemble, au contraire de ce qui se passe au vêtement, en est agréable, tant à eau, de la rotonde dans laquelle sont placées les vitrines que parce que les lumières jouent harmonieusement sur ces pier-reries. Il se dégage de tout cela une atmosphère de luxe et d’élégance due en grande partie à la richesse des ma-tières exposées, mais aussi au bon goût qui a présidé à leur ordonnance. De là à la conception du Pavillon de l’Elégance, il y a encore un pas à faire… il a été franchi. • Le Pavillon de l’Eléponio ne contient que des choses parfaites. Le seul reproche qu’on puisse lui faire est de n’en contenir pas assez. Tout ce qui y est exposé est de la qualité la plus rare. Mais beaucoup de choses de la qualité la plus rare n’y ont pas trouvé place. Déplorons de n’y pas rencontrer les créa-teurs que nous aimons. Mais louons Mme Lanvin d’avoir su grouper dans un cadre charmant et merveilleu-sement adapté à ses fins des collaborateurs qui ont compris, chacun dans un sens différent mais également heureux. l’ceuvre de raffinement et de sélection qu’elle avait conçue. Au rez-de-chaussée, dans quatre stands, quatre couturiers exposent quatre moments de la vie. Celui de Worth dans une harmonie grise avec une note blanche et une bleue. Celui de Lanvin dans une harmonie rose et verte avec une note noire. Celui de Callot et de Jenny dans des harmonies multicolores, mais si savamment nuancées que tout se con-tinue sans se heurter. Dans le fond se détachent sur un brocart gris de Bianchini, quatre danseuses roses (une de Worth, une de Jenny, une de Callot, une de Lanvin) dans la même attitude figée, presque semblables et pourtant combien différentes, chacune exprimant au maximum la  » ligne  » conçue par son créateur. Au milieu une vitrine circulaire composée de plusieurs vitrines, toutes consacrées à Cartier, qui les a chacune consacrées à une pierre: celle du brillant, celle du jade, celle du saphir, etc. On monte un escalier à double révolution dont les fenêtres sont voiléeS par un de ces tissus légers et pourtant historiés, dont Rodier a le secret, et l’on par-vient àun étage où se mêlent et s’en-grènent d’une façon combien étudiée mais d’apparence due au hasard les quatre rouages de cette parfaite orga-nisation. On redescend. On franchit une manière de petit vestibule dans lequel on peut admirer des cuirs d’Hermès faits pour rendre sportifs les plus impotents, des gants d’Alexan-drine d’un raffinement exquis et deux vitrines dans lesquelles voisinent des chemises d’or et d’argent de Worth, des combinaisons en mousseline de soie imprimée dans les marron avec dentelle ocre de Callot, et du linge rose de Lanvin… et l’on sort. Et voilà le Pavillon de l’Élégance. Il faut à peine quelques instants pour en faim le tour, mais il contient la quin-tessence de ce pourquoi les Améri-caines traversent les mers et disent que Paris est la plus belle ville du monde. CLARISSE. ROBE DE POIRET MANNEQUIN DE VIGNEAU (SIEGEL, enrreua) 53