Les robes de jour sont très inégales. A côté de modèles charmants, il y en a d’affreux qui, malheureu-sement, nuisent aux premiers. La présenta-tien d’enfants avec nourrice de Jeanne Lan-vin est amusan-te et très heu-reuse. Il y a de très jolies robes de Nicole Chine et des linons de première qualité, et dee ouvrières pour qui les fils tirés, les points turcs, etc., n’ont plus de secrets. Il faut, d’ailleurs, rendre cette justice à la corpora-tion, que, s’il existe encore des couturiers dont l’idéal est quelque peu retardataire, toutes les lingères (du moins toutes celles qui exposent) sont  » à la page  » et rivalisent de goût et d’invention. On ne peut en dire autant des bottiers qui, s’ils ont l’esprit fertile, n’ont pas toujours l’imagination heureuse. On ne peut se représenter sans l’avoir vue la complication des souliers actuels. Ce ne sont que barrettes, boutonnages, incrustations de cuir, motifs peints à la main, talons de fantaisie, pierreries et émaux, peaux d’or et d’argent, glands et pampilles, croisillons et découpages… La forme générale du soulier n’a guère changé depuis un an : empeigne plutôt longue, bout demi-rond, talon Louis XV ou demi-bottier. Mais que de variantes sur ce thème banal ! Et n’allez pas croire que seuls les maîtres de la chaussure, comme Hellstern, Péru-gia ou Gréco se pavanent dans ce luxe et ces débordements d’imagi-nation. Tout le monde suit, depuis Julienne jusqu’à Pinet, en passant par Dressoir, toute la confection veut avoir l’air  » sur mesure « , ce qui fait que bientôt le » sur mesure  » aura l’air  » confection « . Même reproche à faire aux gantiers qui surchargent leurs modèles d’une façon excessive. Nous ne parlerons pas ici des tis-sus. On ne juge pas un fabricant de tissu sur une vitrine contenant trois ou quatre fois dix mètres de quel-que chose. C’est par la quantité et la variété de ses créations qu’un Rodier, qu’un Bianchini s’affirment. rprxeDoVrirZ;;1=7 Groult, de Permet, de Patou, d’Alix Lebreton, de Brandt, de IL Cros, de Beer, Callot, J enny, D recoll, des costu-mes d’O. Rossen, Philippe et Gaston, etc. Mais tout cela si mélangé et entre-mêlé de tant de choses franchement laides que l’impression d’ensemble est néfaste et qu’on voudrait pouvoir mettre d’un côté tout ce qui est bien, de l’autre. tout ce qui est mauvais pour empêcher ceci de réagir sur cela. La section des déshabillés est mieux sélectionnée parce que plus restreinte. Il y a en présence quatre grands stands : Lanvin, Worth, Callot et Dceuillet, dont les trois premiers au moins sont d’une, perfection absolue tant au point de vue couleur et forme que rapport des uns avec les autres. La Mode proprement dite est plus homogène que la cou-ture. Les stands sont très séparés et le voisinage n’influe en rien sur les modèles exposés. Certaines modistes, comme Marthe Regnier et Suzanne Talbot, ont habillé leurs chapeaux c’est-a-dire qu’elles les ont posés sur des mannequins entiers, vêtus par leurs soins. Les autres, celles qui se cantonnent dans le domaine de la coiffure, exposent simplement dans des vitrines. Il faut noter celle de Marthe Collot qui présente trois modèles, tous trois séduisants et jolis. Georgette, dont le style impeccable transparaît même dans l’imperson-nalité d’une cage de verre ; Agnès, Dumay, Camille Roger. A côté de ces chapitres principaux qui sont l’axe de la toilette, il y a les parenthèses des accessoires : Tissus, gants, bas, chaussures, linge. Presque tout le linge est bien. Il faut avouer que c’est ce qu’il y a de plus facile, non pas à exécuter, mais à com-poser. Comment ne pas obtenir des effets heureux avec d’aussi jolies matières que les belles dentelles, des crêpes de Pnorn ROBE DE NORTE MANNEQUIN DE Incas. 5z Il n’y a pas là la ligne (cet in-saisissable pré-pondérant) grâce à laquelle on peut juger un couturier sur une seule robe— qui a ou n’a pas deligne. Il y a à l’Expo-sition de très beaux tissus, mais je suppose que chacune des usines d’où ils proviennent en recèlent des Photo Re ROBE DE MADELEINE MANNEQUIN na vicleams (sukcay.. gomma)