SALON. PAUL FOUR, ÉDITE, PAR • POMONE» Paul Follot n’a pas même craint de rendre une jeunesse à ces lustres, à ces appliques de Venise qui furent trésors des salons français. Il a imposé ses modèles, vigoureux et légers, aux vieux verriers exténués de copier les ancêtres et, par son intrusion heureuse, soudain tout ragaillardis. Ici encore la logique a dicté cette fantaisie s’égarant (ce n’est pas tout à fait le mot propre) jusque dans l’exotisme. Justement préoccupé du problème de l’éclairage des inté-rieurs modernes, Paul Follot, qui a obtenu des ressources nouvelles dans la distribution de la lumière électrique, a conclu à l’obligation de réduire tout lampadaire, lustre ou plafonnier, à une matière unique, le verre. A quelle nudité faussement puriste cela n’efitil pas conduit un esprit indi-gent ! I.e maitre de Pomone y a gagné la -liberté d’être, s’il lui plaît, rococo à sa manière qui est bien celle de 1925. Je voudrais qu’on estimât bien à son prix une composition comme celle du salon da rez-de-chaussée, excellent pendant à la grande salle .à manger. Le plan en est, peut-on dire, tout moral. Rien ‘fie cet architectonisme dogmatique (que n’ai-je à ma disposition des mots encore plus laids I) qui brise tout élan, *l’Oise toute grâce. En revanche, l’artiste a eu la bonne f ORE se demander ce que pouvait être un salon en 19z5fc’est-à-dire en ce temps qu’un à un dispa-raissent les salons. Le salon, le lieu où l’on cause, oh l’on ne fume pas. Paul Fallot, sans tricher avec le passé, a conçu à la moderne des meubles élégants et pratiques, confortables, 46 Photo Harand vraies a commodités de la conversation a. Il a poussé la bonne grâce, dissimulant dans le marbre et de sveltes ferron-neries le radiateur qui n’est pas encore un instrument moderne bien au point, jusqu’à ménager un haut dossier, un accoudoir au dernier bel esprit, à l’ultime brillant causeur (1). Mais surtout, afin que puisse durer tout cela qui s’en va, ils fait d’avance la musique régente de ce salon. Son piano est un de ses chefs-d’oeuvre, si réussi dans ses lignes pures, avec ses discrètes mais nettes incrustations, à filets et en petites touches, ingénieux rappels sans naïveté de la portée et du clavier. Le grand rideau brodé, splendide pavillon de fil, laisse ce qu’il faut de lumière pénétrer une pièce ainsi com-posée. Il y aurait à revenir sur l’esprit de continuité française chez Paul Follot en étudiant de près dans le détail les bois dorés de ces meubles mi-bas ; ces bois fins et robustes à la fois par ces épanouissements et ces tentures de fuseaux. L’or pur les revêt. Cherchant dans ce salon d’une musicienne le secret de facture de ces bois dorés sans jamais rien de vulgaire, de trop éclatant, je me prenais à rêver de la belle harpe, forte et tendre comme sa chanson, qu’il faudra bien qu’un grand facteur demande demain à Follet et à Pomone. (11 Je voudrais qu’on rte négligeât pas, dans le petit salon, ors beaux chenets, dont le desln sobre, géométrique est déjà toute ta flamme. — Apprécies taure la haute enemlnée au faux manteau de cuivre renvoyant la nonne chaleur.