SA 1.4E A MANGER. PAU& POLLOT. IX PAH a POMONE • UN ARTISAN FRANÇAIS Pour qui veut communiquer un sentiment d’ensemble de la vaste Exposition des Arts décoratifs, les occasions de nommer Paul Follot sont fréquentes. Dans l’immense enceinte, il occupe singulièrement plus de place qu’il n’en faut au Pavillon de Pomone. C’est que Paul Follot, en toute justice, doit être tenu pour un des premiers artisans de l’oeuvre décoratif moderne. Ce n’est pas un converti. Il n’est pas venu au moderne. Précurseur entretenant la grâce d’une admirable jeunesse, Paul Point a, du premier jour, tout pressenti des nécessités et des possibilités. A l’âge où c’est encore beaucoup d’honneur et de bonheur que d’être admis dans l’atelier d’un maitre, Paul Follot s’appliquait à s’enrichir de toute la science et de tout le métier capables de soutenir sa fantaisie, cette fantaisie qui devait être rénovatrice. esse ‘fanent Ce bel artiste qui est un précurseur ne méconnait aucun des précurseurs. Il sait ce qu’on doit à ceux-là mêmes qu’on ne peut suivre trop longtemps, des Grasset aux Guinard, qui eurent, malgré tout, enfin confiance dans le siècle. Mais tandis qu’en ro25 nous devons trop souvent nous résigner àpenser d’une Exposition,séduisante dans l’ensemble, qu’elle est surtout l’occasion d’heureuses confrontations, propices au dépouillement qui mène chaque âge à son classi-cisme, rendons hommage à Paul Point, s’il a si allègrement, et depuis si longtemps, franchi ce rude cap du dépouillement… qui en a laissé d’autres tellement nus. Tant d’autres à qui l’on défend bien d’être jamais classiques s’ils tiennent leur seul agrément, leur seul charme d’une aimable barbarie. Paul Follot qui, avec des façons de gentilhomme, entre-tient la verve des vieux ateliers parisiens, le dirait mieux que moi. Il ne fut pas de ceux qui s’éblouirent d’être vivants, 43