SALON DE THE. MAURICE DUPRÈME CDITE PAR  » LA MAITRISE LE MEUBLE C’est bien certainement à la classe des meubles ou, pour mieux dire, aux ensembles de mobiliers que le public deman-dera de nous, si nos décorateurs nous ont ou non pourvus d’un style et si l’esprit moderne était capable de créer des oeuvres qui, tout en portant les signes de leur époque, fussent assurées de durer. Car c’est ici que le décorateur moderne fait réellement figure de compositeur et de chef d’orchestre, présidant l’exécution magistrale d’un ensemble, d’une symphonie, pourrait-on dire, atucquels ont part les représentants de toutes les industries d’art, ébénistes, ferronniers, céramistes, dessinateurs de tapis, de toiles peintes, orfèvres, verriers, sans compter le peintre et le sculpteur. Tous nos meilleurs décorateurs c’est d’eux surtout que nous voulons parler — ont tenu à se soumettre au pro-gramme qui leur était imposé et qui reflète si parfaitement la préoccupation de tous. Ils ont réalisé avec amour, avec l’ego „ksar. une véritable joie de créer, des oeuvres ordonnées, équilibrées, rationnelles dans leur conception et dans leur destination, répondant à toutes les exigences du moment, affirmant les uns et les autres, en dépit du souci commun à tous, une remarquable diversité de goûts et de tempéraments. Une création de tendance collective, certes, mais laissant s’expri-mer tous les talents individuels. Aussi pourrait-on essayer d’esquisser une classification d’après les genres et les préférences des artistes les plus représentatifs et indiquer ainsi dans quelles directions l’art du mobilier français nous parait destiné à évoluer. Les uns comme Sue et Mare, comme Ruhlmann, comme Follot, comme °rouit nous apparaissent intimement péné-trés des lois essentielles du meuble, dont ils connaissent à fond l’histoire et dont ils ont étudié la tradition. Ils n’ont pas, comme le leur suggèrent les esprits les plus avancés, les architectes épris de simplicité absolue, tels les 35