LE PAVILLON DE LA ENTRÊ.s Le beau pavillon que la Ville de Paris a construit sur le Cours-la-Reine, en bordure des Champs-Élysées, est entière-ment consacré à l’enseignement artistique tel qu’il est dispensé dans ses écoles professionnelles, dans les cours qu’elle subventionne et dans ses écoles primaires. Présenter au public une sélection de travaux d’élèves, tel est le but principal qu’elle s’est proposé. Cette sélection est du reste si parfaitement conforme au programme même de l’Exposition, ses résultats en sont de tendance si moderne, qu’on ne peut trop louer l’esprit de méthode et de décision avec lequel la Ville de Paris s’est associée au mouvement qui entraîne nos industries d’art vers les neuves esthétiques convenant à notre époque. Et cette manifestation, par essence purement didactique, est en définitive l’une des plus parfaites réalisations d’en-semble et de détail que nous offre l’Exposition. C’est aussi l’une des plus flatteuses et des plus riches de promesses que celle qui nous montre la jeunesse studieuse participant au développement d’un nouveau style. On comprend avec quel soin la Ville de Paris, fière d’un enseignement qui contribue à former une main-d’oeuvre d’élite, des artisans et des artistes de haute réputation tint à présenter ces résultats dans un cadre digne des efforts coûteux qu’elle a su s’imposer à cette fin. Le pavillon édifié sur les plans des architectes Bouvard, Vincent, Six et Labreuille, se dresse parmi les grands arbres du Cours, précédé par un séduisant jardin dessiné par Laprade, véritable merveille horticole. La façade du pavil-lon est sobrement décorée de bas-reliefs de Bouraine et Lefaguays et s’orne des grilles et balcons en fer forgé de Bagués. A l’intérieur, l’aile droite du pavillon nous présente les stands composés par Mme Bourgeois et M. A. Bruneau et exécutés en collaboration par les élèves de l’École des Arts appliqués de la rue Dupetit-Thouars, de l’École Boulle, des Ecoles Diderot, Dorian, Estienne, Élisa-Lemonnier et des diverses autres écoles professionnelles. Ainsi que nous le disent les organisateurs, ces écoles ont pu, grâce à la variété des professions auxquelles elles pré-28 l’ho, ivaret VILLE DE PARIS parent et à leur orientation vers la production industrielle, satisfaire au règlement de l’Exposition, sans changer leurs programmes vu la progression des exercices d’apprentis-sage. Nous nous trouvons en présence de travaux non pas exceptionnels, mais conformes à ceux qui sont habituelle-ment exécutés dans les ateliers scolaires. « Dorian» et « Diderot», affectées aux arts et industries de la mécanique, de l’électricité et du bâtiment sont repré-sentées par des ouvrages de menuiserie, par des fabrications de moteurs, d’interrupteurs ou d’inverseurs électriques et par un atelier d’imprimerie. Mais voici les boutiques de la rue Émile-Reiber où la boutique s Robert Estienne s intéressant l’art et l’industrie du livre — impression, illustration, reliure courante et de luxe — voisine avec la boutique « Oberkampf s, garnie d’étoffes et de papiers peints. Cette succession de boutiques est d’une heureuse présen-tation, exclusive à coup sûr de cet aspect abstrait et sévère qui est le défaut des expositions pédagogiques. L’école s’ouvre à la vie, s’en inspire, y prépare et avec la vie ne fait qu’un. C’est ce qu’atteste la boutique de l’« Affiche,,, avec son atelier de publicité et ses fresques décoratives, et mieux encore celles de l’ « Artisan du Marais s, et du «Bibelot d’art de Paris s où les graveurs sur acier et en bijoux de l’École Boulle exposent poinçons et matrices auprès des oeuvres exécutées, où l’École des Arts appliqués expose de l’orfèvre-rie, des laques et de jolies dinanderies, et Estienne ses gravures en relief. Plus loin, c’est le « Potier du Temple » avec les délicats modèles céramiques dessinés, peints et exécutés par les élèves des Écoles d’Art appliqué, garçons et filles, dont voici les tours et les fours. Les « Lices » sont vouées aux textiles, depuis la dentelle au filet jusqu’au tapis au point noué. Ces boutiques sont pourvues d’agréables enseignes en vitrail. Celle-ci : « Voici-Paris s, nous annonce la mode et les fleurs ; cette autre, « Lily-Frivolités s, c’est le rayon de la