SA-GON ou REPOS. PIERRE CHAREAU tristesse. Des détails heureux d’architecture corrigent en partie ce que cette premièreimpression peut avoir de péjoratif. La pièce suivante, bien que sévère elle aussi (le bureau-bibliothèque de Chareau) nous dédommage amplement. Sous une coupole blanche d’où rayonne la lumière et qui peut d’ailleurs très ingénieusement être cachée pendant le jour par un plafond mobile, le bureau occupe le centre de la pièce. A droite et à gauche, montés sur une rainure dans laquelle ils peuvent glisser, des rayons supportent des livres. Ce dispositif mobile, d’une habile invention, isole le bureau proprement dit. Il permet de faire dans les deux angles, deux petites pièces indépendantes à l’usage de secrétaires. Cet ensemble est réalisé en bois de palmier aux fibres alter-nées et employé tantôt en petits, tantôt en grands éléments, Les murailles, où ne se voit aucun ornement, disparaissent sous ce revêtement. Les portes d’accès sont masquées par des portières de soie brochée dont le brillant discret prolonge heureusement l’harmonie du bois, le restant des murs étant couvert des rayonnages que comporte toute bibliothèque. On peut considérer que ce bureau est une des réussites les plus neuves, les plus ingénieuses qui aient été obtenues dans cet ordre de recherches. D fait valoir, en même temps que vira se les qualités de décorateur, celles d’architecte qui sont le privilège de M. Chareau. Au-dessus du bureau une salle de culture physique avoi-sine une salle de repos. Celle-ci, grâce à un décor de ferrures peintes en noir, semble plutôt le cabinet du Docteur Goudron et du Professeur Plume. Deux autres pièces un salon et une salle à manger n’ont guère d’unité que dans leurs défectuosités. Même aspect triste, même incohérence. Certains meubles peuvent pré-senter isolément quelque intérêt, mais leur juxtaposition annihile leurs qualités I Après avoir traversé un gentil r corner s de M. Francis Jourdain qui serait mieux à sa place dans une maison de campagne, nous atteignons le hall de M. Mallet-Stevens qui arrive, selon son vœu espérons-le, à donner laplus vive impression de froideur rébarbative et d’indigence. Les deux panneaux cubistes qui ont été si critiqués y sont admirablement à leur place, et accentuent encore l’aspect hostile de la pièce. Un salon de musique assez terne sert de sortie imprévue à l’ambassade, où s’affirment, malgré quelques fautes ap-parentes, la sève créatrice, l’harmonie et le tact du génie français. Gabrielle ROSEXTEA.L• 27