même opposé à d’autres tendances modernes. Relié à la muraille par un baldaquin de suie rose, couronné d’argent, d’une extrême légèreté, et dont l’harmonie se retrouve dans le décor. de la fenêtre, le lit évoque des pétales de fleurs. En face, l’on a placé la plus charmante petite commode à rehauts d’argent, d’un rythme tout classique. A droite, un secrétaire-vitrine de même matière que la commode, orné d’amazonite vert jade, est tout aussi pur et souple. Une lumière douce traverse des éventails de verre rose. Sur le mur gris, recouvert d’une soie brochée en camaïeu, deux tableaux de Marie Laurencin encadrés d’argent résument l’harmonie de cette chambre qui est un des sourires de l’Exposition. La chambre de jeune fille qui lui fait suite est, par oppo-sition, d’esprit géométrique, sans rien de trop rude cependant grâce à la matière précieuse du bois, et aux proportions mesurées d. meubles. Une armoire à portes pleines, une petite psyché coiffeuse y sont particulièrement réussies. De l’autre côté du discret boudoir de Mademoiselle, qui ne nous arrête guère que par le sourire d’une étoffe rose et lilas, s’ouvre le cabinet de toilette d’un esprit rébarbatif comme presque tous ceux de l’Exposition avec ses colonnes massives, sa toilette qui ressemble à une auge, sa baignoire qui fait songer à quelque abreuvoir. z6 Piao Rep CABINET no TRAVAIL. PIER. CHAREAU Pieu Re AMBASSADE. PETIT SALON m’ois DOMINIQUE rl semble que l’on ait mis dans la pièce où l’abandon se conçoit le mieux, toute coquetterie à fuir la grâce. Mais voici une pièce véritablement féerique où s’est complu l’imagination la plus vive, la plus séduisante, et la mieux ordonnée. Un brillant revêtement de stuc bleu de France, aux parois duquel s’élancent de grandes lames d’agate vert amande, un dôme allongé, troué de pierreries bleues, d’où coulent des gouttes de lainière qui semblent des étoiles, telle est cette halte de Mille et une Nasits oh nous transporte M. Mau-rice Duf rêne. A droite et à gauche s’ouvrent deux chambres (singulière disposition), celle de l’enfant et celle de l’Ambassadeur. Œuvre d’une artiste intéressante, la chambre de l’enfant parait plus faite pour séduire le visiteur, que pour assurer le repos et la sécurité de son jeune hôte. Le mobilier comporte en puissance, plaies et bosses, grâce à une infinité d’angles. L’ensemble coloré est terne. Seul, un rideau de lit rose orangé y jette une note un peu plus aimable. La chambre de l’ambassadeur est d’une recherche de • sévérité qui atteint parfois au lugubre. Le ton noir des meubles, le lit informe dont le chevet évoque plutôt une étagère, la fausse note douloureuse des rideaux rouge brique, dans cet ensemble noir et gris, en accentuent encore l’aspect de