matière incomparablement somptueuse. Sur une loupe d’am-boine est incrusté un réseau irrégulier d’ivoire. Le centre du meuble est. orné d’un panneau octogonal, délimitant un motif d’argent ciselé ! Le meuble est couronné par plusieurs plans en retrait. Un avant-corps considérable, deux étroits corps latéraux composent son architecture de proportions parfaites. On traverse un second vestibule dont on ne comprend pas très bien l’utilité et la destination, et où l’on trouve le meuble administratif déjà connu de M. Rapin. Et voici, à notre droite, le fumoir en laque de Jean Dunand. C’est l’ensemble le plus complet et le plus heureux réalisé jusqu’à ce jour dans la tendance cubiste. Il est d’une harmonie barbare et magnifique. Un plafond argenté, avivé de notes de laque rouge, et composé de plans successifs laisse tomber sans éclairage apparent; une lueur de songe sur les meubles polis et noirs, sur un tapis d’un blanc crémeux, et sur un panneau de laque rouge incrusté de motifs d’argent. Par contre, le petit salon de Maurice Dut cène, qui fait face au fumoir, est toute grâce claire et fluide. Son atmo-sphère serait infiniment plaisante, s’il n’était gâté par deux fresques d’une inspiration médiocre et de la plus indigente exécution. Ici nous sommes dans le domaine de la courbe flexible. Le plafond de la pièce est profondément incurvé, et son incurvation est soulignée par des raies d’argent qui strient doucement sa blancheur. Une rampe lumineuse de verre blanc sert de corniche aux murailles où le stuc gris alterne avec de larges panneaux de satin du même ton. La paroi gauche de la pièce est constituée par un vitrail qui est d’un flamboiement très doux. Des-gemmes bleu Piao Hep SALLE DE CULTURE PHYSIQUE. PIERRE CHAPEAU intense, beige rosé, blanc gris, avec çà et là, une note bleu sombre, montent avec une allégresse légère. Un voile gris, placé devant le vitrail, achève de rendre le jour plus précieux. AMBASSADE. CON DU HALL. MABUST.STEVEMS, ARCHITECTE PANNEAU DE ROBERT DETAUDAY Les sièges ont les courbes les plusheureuses. Le bois, chaud et clair, n’y joue que le râle d’une armature discrète. Il encadre un brocart roux et crème d’une somptuosité déli-cate. Aux sièges s’ajoutent un guéridon, un petit meuble cubique de destination incertaine. Cette unique note géomé-trique est adoucie par les lignes souples du socle qui le porte. Une commode offre d’harmonieux renflements. Le dallage de marbre gris et blanc est réchauffé par deux tapis dont l’un seul est à sa place ici. Son ornementation suit sa forme ronde. Au travers d’une sorte de réseau de lignes incurvées, on devine comme un second réseau plus pâle. Tenu dans une gamme de beiges cendrés de mauves et de verts éteints, c’est un accord mineur exquis. Détournons les yeux de celui qui jure auprès du vitrail et pénétrons dans le Salon de réception de l’Ambassade. Malgré quelques critiques de détail ce salon est une réussite. Le problème de donner à une pièce un caractère d’apparat et d’affabilité ; un air de splendeur, et l’apparence d’être avenant et habité, problème quasi contradictoire, M. Rapin et ses collaborateurs l’ont résolu. Nous sommes séduits d’abord par les dimensions heureuses de la pièce, par l’animation architecturale de ses murailles leur décoration discrète qui évite la banalité jusque dans les 25