nombreux juxtaposés ou superposés peuvent affecter des formes différentes, rondes, en croissant, et la scène se prête à tous ces contours. Pour le théâtre moderne. dont les premiers essais impor-tants datent du milieu du xviue siècle, surtout depuis le théâtre de l’architecte Louis à Bordeaux, plusieurs problèmes se posent toujours. que l’on essaye de résoudre en tenant compte des progrès de la science. Il s’agit de trouver dans un espace restreint une disposition telle que tous les spec-tateurs puissent voir. entendre, circuler et de l’autre côté du rideau il faut assurer des dégagements suffisants pour faciliter le placement des décors, édifier des loges d’artistes, et leur permettre de se mouvoir sans entraves. Il faut tenir compte aussi de l’aération de la salle et de son éclairage. C’est à toutes ces exigences que répond la construction de MM. Perret, que l’on a appelée une sorte de laboratoire dramatique, car c’est un essai, en bois, béton et acier, un ouvrage éphémère destiné à servir de modèle à un édifice plus important. Son armature est formée de trente-quatre grosses colonnes de sapin, sur lesquelles repose une enrayure de béton de mâchefer. A l’extérieur apparaît une colonnade à longue portée dépourvue de toute imitation antique, très moderne et dont les éléments ont pour but d’assurer la solidité de l’assemblage des poutres. A l’intérieur, après avoir franchi un péristyle, on accède dans la salle par un atrium, d’où partent des esca-liers à paliers peu élevés. Une série de portes protègent des courants d’air. La scène, comme on l’a vu, est divisée en trois sections, une centrale et deux latérales, une à droite et l’autre à gauche, avec des trappes et des rideaux à l’italienne, indépendants les uns des autres. Dans le fond, devant l’arrière-scène, se détache un panorama en blanc réservé aux décors; tout à fait en avant, un proscenium démontable, en trois parties, que l’on peut remplacer par un orchestre pour les musiciens. La scène communique avec la salle par des galeries, pour per-1,’INTERIEUR on THEATRE KAN no A. ET G. PERRET ET A. GRANET, ARCHITECTES mettre aux acteurs de préparer leurs entrées ou leurs sorties dans la salle, en rendant ainsi plus étroit le contact avec le public, qui participe librement au spectacle. Par un système ingénieux d’éclairage, un plafond lumineux donne l’illusion de la lumière du jour. Dans une galerie supé-rieure, Mi sont installés une série de lampes, de projecteurs et d’appareils électriques, on arrive à donner les mêmes cou-nolo Cderolors men MS THEATRE — cm GRADINS leurs, la même intensité de clarté ou d’ombre pour la scène que pour la salle. Sur la scène, aux rampes qui n’éclairaient que le bas des personnages est substitué un système plus puissant qui environne de lumière les artistes jusqu’au-dessus de la tête. Un tel appareil, où dominent de nombreux plans cubiques, souligne le fait que l’architecture théâtrale repose sur trois dimensions et ne peut pas se borner à deux, comme on le faisait en abusant des trompe-l’œil. Les conséquences qui résultent de cette disposition si originale peuvent être très importantes pour la rénovation de la mise en scène. C’est d’abord la suppression de ce décor peint en simulant le relief, que l’on obtient par des procédés habiles d’éclairage. Au lieu de ce truquage, il faut mainte-nant la vérité sans altération. Une colonne par exemple, ne doit pas être peinte en trompe-l’œil il faut employer une colonne véritable. Il ne s’agit pas là d’un principe de décoration cubiste, mais des formes simples, non torturées comme dans les théâtres italiens qui pendant si longtemps ont exercé leur influence en France. Un des résultats obtenus par cette architecture si neuve, c’est qu’elle réalise une harmonie parfaite, non seulement avec les décors et les costumes des acteurs, mais aussi avec ceux du public. 19