nous contraints à exposer coûte que coûte une ineptie baroque, une monstruosité grotesque ! Non. Nous avons pris très aisément parti de cette carence, comme vous dites, et, puisque nous étions résolus à participer sérieu-sement à cet effort internatio-nal, nous avons jugé que l’art ancien pouvait être une source d’inspiration fé-conde lorsqu’on sait profiter de ses leçons. ■■ Vous nous en voulez un peu d’évoquer, au milieu des fantaisies du xxe siècle, les styles étrusques ou corinthiens… A vrai dire nous nous sommes bor-nés à respecter les règles de la proportion et les sages aver-tissements de l’antique. Dansledétail, tout est nouveau: chapiteaux, can-. nelures des fûts, soubassement et corniches. La matière est em-ployée souvent avec des modifi-cations inédites : brique dorée ét peinte, tuiles, marbres, cérami-ques des par-quets, bronzes verts. Quant à l’art rustique de nos plafonds, aux déca ra• tions de nos fresques, de nos portes, de nos vitraux, moderne tout cela, essentiellement moderne. Cet homme parlait avec une émouvante conviction. Je vous en ai fidèlement rapporté les paroles, pensant qu’il lui était plus aisé qu’a moi, de faire un éloquent plaidoyer de son œuvre. Plrota PAVII,ON JAPONAIS *** Le temps nous a manqué pour entendre ainsi, successi-vement, les architeétes étrangers a expliquer leur affaire au cours d’une interview rapide. La place nous aurait fait défaut également. Contentons-nous donc de poursuivre une promenade à petits pas sous les arbres du Cours-la-Reine. Le pavillon de la Belgique est d’une conception tellement éloignée de la nôtre, si disparate avec l’entassement chao-tique de ses grands et petits volumes, qu’il nous est difficile de l’accepter, malgré ses dimensions colossales, comme une réalisation importante. Evidemment la Tchécoslovaquie nous surprend terrible-ment avec sa superstructure de béton enrobée d’un revête-ment d’ardoises écarlates, luisantes comme des écailles vitrifiées. Evidemment la pavillon des Pays-Bas nous dé-concerte avec sa lourde toiture d’une construction énigma-tique puisqu’elle s’appuie sur du verre, mais la virtuosité de l’eiécutant fait oublier l’outrance. 6n s’étonne, on regarde comment c’est fait, on admire presque. La Pologne nous présente une réalisation très affirmée, d’une originalité soutenue, avec une coupole lumineuse d’un grand effet. Le fronton équilibré s’égaie dans un parti pris de facettes et garde son unité. La Suède, respectueuse des dogmes classiques, est d’une tenue impeccable, malgré l’étirement d’une ossature un peu squelettique et la pâleur nordique de ses décorations peintes. Nous laissons à M. de Monzie le soin de justifier l’apport des U. R. S. S. dans l’art de la construction moderne. Nul ne pouvait mieux que lui, remettre spirituellement à sa vraie place l’ambition néo-caligaresque du charpentier cons-cient qui se tient les côtes chaque fois qu’il considère son échafaudage de pompier sanglant. La Suisse est logique et banale ; la Grèce ne nous apprend rien. La Turquie veut faire du nouveau avec de l’ancien et ne nous offre qu’un camelotage piteux du Passé. Le Dane-mark est géométralement incompréhensible. L’Espagne au contraire a trouvé des sources d’inspiration nouvelles. Bien loin d’être rudimentaire, son pavillon exalte une civilisation indiscutable à laquelle s’amalgament très heureusement des éléments mauresques. La porte d’acier, la diversité des décrochements de la façade, l’émail des fontaines, la clarté, l’aisance des volumes, en font une œuvre très agréable. Un mot encore sur le pavillon monégasque très réussi, sur les gaufrettes sagement échafaudées par les Japonais et nous n’avons plus qu’à nous asseoir dans un des nombreux cafés, de la Presse, Polonais, Alsacien ou Normand, pour UTRIC1111,N Reilo,eérr