majestueuse des portes latérales dont la lourde perspective s’impose en volumes puissants et oublions délibérément l’inutilité des grands mâts dorés qui flanquent les quatre niches d’angle, l’encadrement des portes, l’incompréhensible gracilité de certaines colonnes à section rectangulaire, pour éviter de critiquer dans le détail un effort qu’on ne doit juger que dans l’ensemble… et approuver. Ces réflexions nous ont insensiblement conduits au seuil de l’escalier monumental. Nous avons déjà parlé de cet escalier qui est à proprement parler un .• navet », de cet escalier qui ne mène à rien (la Salle des Fêtes ne suffit pas à le justifier), de cet escalier qui n’est qu’un bel assemblage, qu’un beau travail d’entrepreneur. Nous le gravirons avec un peu d’amertume tout en jetant un coup d’oeil pour nous consoler, suries légers balcons de Desvallières renouvelés du xvirre, ainsi que sur les cor-beilles de lau-rier bleu à pom-mes d’or dont les valeurs sont agréables. Et nous voi-ci au premier étage. Salle des Fêtes.. De Sue, dé-corée par Jaul-mes. Ici un nouvel ordre d’objec-tions, ou plutôt un renversement des critiques. Nous accordions, quelques lignes plus haut, à M .Letrosne auteur du hall et du vestibule, une conception grandiose bien que scolaire, tout en lui reprochant des erreurs dans le détail. Posons franchement à M. Sue une question que son grand talent nous interdit de formuler de façon impérative. Est-il pleinement satisfait de sa composition d’ensemble ? de son échelle ? de l’équilibre de ses masses ? A-t-il trouvé dans l’espace imparti, dans cette galerie longue, étroite, l’aisance indispensable à la réalisation de son projet ? Et ces beaux motifs qui pouvaient faire l’objet d’une belle page de géomé-trale ne souffrent-ils pas de ce manque de recul, de cette mauvaise perspective, de cet encombrement ? Ces marches énormes, ces moulures énormes ne sont-elles pas hors d’échelle ? d’une assez grosse pâtisserie ? Mais que toutes ces réserves inquiètes et seulement mur-murées ne nous fassent pas oublier cette originalité… tradi-tionnelle, cette qualité de race qui déjà s’impose et nous enchante. Bien que dans cette Exposition, les circonstances n’aient pas permis à M. Sue de travailler dans le provisoire avec la sûreté de main qu’il s’est acquise dans les oeuvres durables, cet artiste parmi tous ceux auxquels nous devons l’art d’aujourd’hui, a su rattacher aux grandes époques d’architecture les aspirations modernes et mettre dans ses créations la culture que, par notre Passé, nous sommes en droit d’exiger des oeuvres d’art. L’escalier monumental de M. Letrosne eût dû logiquement °MEI« ET ZIARZEIX, ARCILITECTES ro conduire à la Salle des Congrès. Il y mène, si l’on veut bien traverser la Salle des Fêtes et se contenter de rester e en bordureusur lesgradins supérieurs des galeries. Les véritables accès sont pratiqués au rez-de-chaussée, de flanc, et par un chemin détourné. Rien à dire de cette Salle des Congrès, qui n’apporte aucune formule nouvelle et ne traduit qu’un parti pris très net de lourde simplicité, mais dont la décoration, due à H, M. Magne, est la plus grotesque manifestation de cette Exposition. Sortis du Grand Palais, nous nous trouvons devant la porte d’honneur de Favier, Ventre et Brandt. On pourrait nous reprocher de n’avoir pas commencé notre promenade par un temps d’arrêt devant ce frontispice. Le point de départ, à notre avis, eût été mauvais. Il nous eût obligé à parcourir l’Exposition en zigzag, à juger au hasard des rencontres sans circonscrire nettement la partie française de l’Espla-nade ois s’affirme l’effort principal. Revenons donc à ce point de départ, à cette armature frêle, accueillante et brodée sur le ciel avec une élégante préciosité. Pourquoi faut-il que l’enchantement s’arrête au seuil de l’admiration ? Le regard hésite, s’accroche et retombe. La satisfaction n’est pas complète. • Devons-nous accepter cette porte rumine une maquette ou’comme un fac-similé d’architecture définitive ? Est-elle en fer, en argent, en bois ou en plâtre ? Regardons-la. Notre oeil glisse le long des pylônes mais ne s’élève pas. Devant cette création originale, si étudiée et dont chaque élément (bas-relief, claustra) s’affirme avec une réelle séduction, l’impression d’ensemble reste médiocre. Amenuisée entre les lourdes masses des palais monumen-taux, cette grille d’honneur s’adapte mal au cadre qu’elle a pour fonction de dominer. Elle ne compte pas assez. C’est une dentelle d’un point délicat qui émeut mais ne force point le regard. Elle mérite toutefois de n’être pas confondue avec les autres portes de l’Exposition qui sont de bien médiocres tentatives où le ridicule le dispute à l’inexistant. La porte de rAlma n’appelle pas même un commentaire. Celle de l’avenue Victor-Emmanuel, plantation d’asperges, confond l’entendement, avec son imbroglio d’escaliers qui donne au visiteur l’impression décourageante de franchir des tunnels aériens. La porte d’Orsay, née d’un principe prometteur, n’est Le PARIEZ. DE LECANCE. rossons, MIEN CI’