1011,111119 1/11!„. n 1 PAVILLON LYON-UR:MEM:ERNE. roxv CARNIER, wlecrntrec. sans offrir toutefois beaucoup de cohérence. Malgréle manque d’homogénéité dans l’emploi de ses éléments, il exprime néanmoins une conception vivante. Se faisant pendant, les deux pavillons de Sue (Sue et Mare et Fontaine) nous semblent offrir l’exploitation la plus judi-cieuse qu’on pouvait faire du terrain dans un gabarit aussi écrasé. Ils s’offrent à l’oeil avec une aisance puissante, une harmonie sans doute un peu lourde, mais qui n’exclut pas la belle et grasse simplicité des lignes toujours riches, tou-jours pleines, moelleuses au regard, et dont le souvenir agréable ne manquera pas de faire du tort à ce que nous allons voir pari4a suite. Evidemment les deux grands pavillons de Nancy et de Lyon-Saint-Etienne nous apparaissent tout à coup bien peu harmonieux. Arrêtons-nous devant ce pavillon de Lyon dont la grande sobriété ne s’enrichit pas de puissance. La maigreur de ses éléments, aussi bien du rez-de-chaussée que des pans de sa lanterne étagée, fait contraste avec le riche écusson central, l’exception duquel tout n’est que pauvreté anémique. En face, le pavillon de Nancy, pour être un peu plus habillé n’en est pas moins discordant. Les ailes comportent des éléments qui, tout à coup, défaillent dans le pavillon principal. Pourquoi badigeonner le plâtre en fer si on ne donne pas aux motifs l’esprit du fer. Bref, toute cette ingéniosité et même ce luxe mis en oeuvre, sont loin de nous donner tout apaisement. Après Mulhouse, Roubaix et les Arts appliqua aux Métiers qui nous offrent des échantillonnages de petits pavillons pour villages d’enfants, et dont les architectes n ne jouent pas la course u qui nous intéresse, voici le Pavillon du Collectionneur dans lequel nous mettions quelque espoir et où nous espérions voir fleurir le soucieux effort que M. Ruhlmann ne cesse de prodiguer en faveur de l’Art français. Hélas ! si son esprit original et éclairé lui a permis déréaliser quel. qua meubles hors pair et quelques rc intérieurs e remarquables, il a été moins heureux dans l’expression architecturale de son affaire qui n’est qu’un assemblage de cartons à chapeaux que la collaboration des Brandt, des Bernard, des Janniot, n’arrive pas à sauver. Nous retournerons néanmoins voir la magnifique porte de Brandt et les bas-reliefs de Bernard. Photo lienri None Soyons généreux. L’autre façade où, en faisant le sacrifice d’une partie de la surface qui lui était allouée, M. Ruhlmann a pu se permettre des verticales, offre un motif de trois baies sous le grand bas-relief, dont l’ensemble est majestueux. Hélas! tout cela est tué par les deux petits porches ménagés à droite et à gauche, et qui sont comme une contradiction flagrante apportée à l’élégance voulue du motif central. ** Nous voici arrivés devant les deux pavillons-répliques de la Manufacture de Sèvres. La composition générale de Patout et Ventre est bien à sa place. Elle évite à l’Esplanade d’être un couloir et devait par conséquent se signaler par des masses. La difficulté consistait en ce que ces masses n’obturassent pas complète-ment la perspective, tout en conservant un majestueux aspect. L’ingéniosité de nos architectes s’est affirmée dans cet espace, malgré tout, restreint, par deux pavillons réunis dans un jardin. Huit urnes géantes en grès céramé émaillé, distribuent les perspectives qu’encombre un peu le petit jardin archéologique et charmant de Laprade. Les gens difficiles reprocheront toutefois à l’armature de la composition d’être un peu chargée. Ce moyeu de l’Exposi-tion aurait gagné à être plus ordonné. Il donne une impression de désordre avec cet alignement de morceaux de sucre enchaînés, alors qu’il était si simple de tendre les chaînes —puisqu’on voulait des chaînes —entre les urnes. Peu affirmée, la conception des pavillons et du jardin reste pourtant délicieuse par la qualité de ses maté-riaux employés avec infiniment d’es-prit : terre cuite des panneaux, grès émaillé du tapis, des figures, des bacs à fleurs, porcelaine des margelles et des poissons lumineux. Tout cela onctueux, poli par la lu-mière, digne d’un effet magistral… Peu s’en est fallu qu’il soit réalisé. *** Nous avons passé ces Thermopyles. Nous voici dans une autre région où s’affirme un effort plus commercial l’effort des Grands Magasins, ces quatre puissants barons du négoce parisien, et les tentatives isolées d’autres satellites. PAVILLON ART El DÉCORATION1′ /TERRI Paras, ARCIERECTE 6