ignorés et dont la renommée a, depuis, consacré le mérite; nulle des toiles, des eaux-fortes, des sculptures, aucun des pastels qui ne montrent un goût sans défaillance, toujours sûr de lui-même et identique à soi. A regarder ces oeuvres, â les comparer, l’on arriverait vile à définir l’esthétique de Pierre Decourcelle collectionneur : le souci d’un art plastique où l’idée et le sentiment modèlent une forme harmonieuse et dessinée, union d’une pensée à une technique sensible, par quoi une oeuvre demeure et survit. De cette qualité, de son goût, ses amis ont souvent les plus aimables preuves ; ces paniers de raisins qu’il se plaît à offrir, et qu’il dispose avec l’art d’un peintre de natures mortes, font regretter que ces fruits soient si ephéméres et d’un « monde où les plus belles choses ont le pire destin ». Moins fugitif, était le plaisir qu’offrait à ses visiteurs son rustique et charmant jardin de Villennes, et plus durables encore sont les souvenirs que laissent sa belle demeure de Paris et les grâces affectueuses de son accueil. HENRY BERNSTEIN