ALFRED BEURDELEY subits, d’engouements rapides ; tout est, chez lui, le fruit de la méditation et de la volonté. Et, cependant, quelle sensibilité, quel enthousiasme ! Il fallait le voir et l’entendre après quelque bonne fortune nouvelle. Quels éclairs de joie juvénile sur toute cette physionomie d’abord un peu triste. « Venez voir, venez voir mon Puvis de Chavannes! vous verrez comme c’est beau! C’est beau, beau!» Il me semble que j’entends encore l’intonation de sa voix lorsqu’il prononçait ces exclamations. Et il avait accroché dans sa chambre, comme dans une petite Tribune intime, ses rouvres les plus chères, son pastel de Puvis de Chavannes, sa Vénus de Chassériau, un Millet, que sais-je ? toutes les pièces de choix sur lesquelles il voulait que ses yeux se portassent en se couchant et en se levant. Tel fut donc cet homme simple et accueillant, probe et droit, plein de tact et plein de goût, d’une culture peu commune pour notre art du xix’ siècle, et telle aussi cette oeuvre que le public va être admis à contempler quelques heures avant sa rapide et définitive dispersion. Nous la saluerons, nous ses amis, une dernière fois nous mêmes, en gardant tous un regret et, en même temps, le souvenir ému et inoubliable de toutes les nobles satisfactions et de tous les utiles enseignements que nous lui devons. LÉONCE B ÉNÉDITE.